Zone industrielle de Yopougon : les patrons ont repris le dessus mais le combat n’est pas terminé
CÔTE D’IVOIRE
La reprise du travail le 17 Octobre, après la grève générale qui a secoué la zone industrielle de Yopougon, a donné l’occasion aux patrons de revenir à la charge en distribuant des sanctions aux travailleurs allant jusqu’au licenciement. Ils espèrent ainsi casser une éventuelle reprise de la grève. Aucune des revendications des travailleurs n’a abouti à une solution. Les travailleurs réclament notamment l’augmentation générale des salaires et la fin du système journalier. Le combat continue !
À Nutri Food Industry
La grève générale a été très suivie dans cette entreprise alimentaire qui en a été l’un des épicentres. À la reprise, le patron a décidé de suspendre les prêts scolaires sous prétexte qu’il a perdu des millions à cause de la grève. Même les prêts accordés par les banques ont été suspendus car sans l’aval du patron, elles refusent de prêter de l’argent aux travailleurs. Pour beaucoup d’entre nous, c’est une catastrophe car nos salaires actuels ne suffisent pas pour scolariser nos enfants.
Ensuite, le patron a distribué des mises à pied d’un mois avec option de licenciement aux délégués syndicaux. Une trentaine de travailleurs ont reçu également leur lettre de licenciement. Si le patron pense ainsi qu’il a mis un terme à toute contestation dans son usine, il n’a visiblement pas tiré les leçons du mouvement. Il est persuadé d’avoir gagné la bataille, mais la guerre ne fait que commencer.
IFAMCI : la direction contrattaque
C’est une entreprise de plastique dans la zone industrielle de Yopougon. Après la grève générale, le patron a renvoyé les travailleurs en CDD alors qu’ils étaient en instance d’être embauchés. Il pense peut-être ainsi nous faire peur. Sauf que tous nos problèmes sont toujours là et la misère nous guette. Nous n’avons pas d’autre choix que celui de défendre collectivement nos intérêts. Notre affaire ne peut pas s’arrêter là !
Darling : la peur peut changer de camp
Darling est une entreprise de fabrication de mèches de cheveux synthétique située dans la zone industrielle de Yopougon. Elle est connue pour sa dureté vis-à-vis des travailleurs. La responsable de production est une véritable terreur, capable de renvoyer un travailleur rien que parce que leurs regards se sont croisés. Mais lorsque la grève a éclaté, elle a été parmi les premiers à fuir l’usine. À la reprise, elle a attendu deux jours avant de se pointer, aujourd’hui elle fait un peu profil bas. Comme quoi, lorsque les travailleurs sont mobilisés, la peur change de camp !