Victoire des associations contre le mur de la honte

24 juillet 2014

SÉNÉGAL

Malgré la protestation des riverains de la Corniche et des usagers des plages de ce quartier, le gouvernement sénégalais ne cesse de vendre à des privés les terrains situés juste en bord de mer. Ceux-ci y construisent des villas et bâtissent des murs empêchant quiconque d’aller librement sur la plage. Selon l’association « SOS Littoral » qui se bat contre la privatisation et le bétonnage des plages de la Corniche, il ne reste plus qu’environ 300 mètres de plages libres d’accès au public et aux promeneurs.

La goutte d’eau qui a fait déborder le vase, c’est la construction d’une grande villa par l’ambassadeur de Turquie. Un grand mur en béton y a été érigé, empêchant les promeneurs ne serait-ce que de voir la mer. Les associations de défense du littoral ont appelé les riverains et les promeneurs à signer des pétitions, à se rassembler et à manifester devant le « mur de la honte » (c’est ainsi qu’elles ont baptisé ce mur). Mais au lieu de les écouter, le gouvernement a décidé d’envoyer les policiers pour réprimer les manifestants.

Il y a eu des affrontements avec les forces de l’ordre mais cela n’a pas du tout intimidé les associations et les protestataires. Ils ont continué leur lutte jusqu’à ce que le gouvernement finisse par céder. Au bout de quelques mois, le gouvernement a fini par négocier avec l’ambassadeur de la Turquie pour qu’il aille s’installer ailleurs. Le « mur de la honte » a été détruit grâce à la mobilisation.

C’est une victoire de ceux qui ont lutté pour que le littoral de la capitale ne soit la propriété de personne. Malheureusement, la politique de privatisation du littoral qui a commencé depuis de nombreuses années, continue pour le grand bien des promoteurs immobiliers qui le vendent à prix d’or à des riches pour y construire leurs demeures ou des hôtels de luxe « les pieds dans l’eau ». Il faudra encore d’autres luttes pour que les belles plages de Dakar et des environs redeviennent totalement libres d’accès pour tous.