Une petite victoire pour les travailleurs d’une entreprise
CÔTE D’IVOIRE
Yu Yuan est une petite scierie située dans la zone industrielle de Yopougon. Comme la plupart des entreprises de cette zone, elle ne respecte pas les normes minimum des conditions de travail. Pour se faire entendre et se faire respecter, les travailleurs ont depuis près d’un an commencé à s’organiser et mener des luttes. C’est ainsi qu’ils viennent d’obtenir une petite victoire.
Déjà, au mois de mars, les travailleurs ont fait un débrayage pour soutenir leurs revendications. Suite à cette grève d’une journée, la direction a reculé mais elle a en même temps cherché à diviser les travailleurs en accordant le Smig à une vingtaine de travailleurs qui ont vu leur salaire journalier passer de 2800F à 4200F avec la signature d’un contrat à durée déterminée. Pour le reste des travailleurs, elle ajouta une petite augmentation de 750F. Ils passaient ainsi de 2500 à 3250 Fr par jour.
Quelques mois plus tard, en juillet, les travailleurs reviennent à la charge avec les mêmes réclamations. Mais comme c’était une simple doléance, la direction n’a pas trouvé nécessaire de répondre. Les travailleurs ont alors déposé un préavis de grève.
Avant même que l’Inspection n’invite les deux parties à la négociation, la direction avait déjà engagé les discussions. Elle savait que les travailleurs étaient mécontents et déterminés à faire grève. D’ailleurs, ces derniers avaient commencé à ralentir la production.
Les deux parties se sont rencontrées à l’Inspection du travail. La direction de l’entreprise a été contrainte d’appliquer immédiatement la loi sur 9 points (sur les 10 points de leur réclamation). Donc, tous les travailleurs y compris les journaliers payés au jour le jour, seront au Smig à partir du mois d’octobre. Ils passeront ainsi de 3000 à 4170 Fr. Un rappel de salaire sera fait à tout le monde pour la période où ils étaient moins payés.
Pour les autres questions comme l’élection des délégués du personnel, les heures supplémentaires et le matériel de sécurité, la direction a promis les régler d’ici fin novembre. Mais les travailleurs sont maintenant bien placés pour savoir ce que vaut une promesse d’un patron. Ils restent donc mobilisés.