Une armée incapable de se battre et gangrenée par des rivalités internes
Mali
Des combats ont éclaté entre le camp militaire de Kati (ville située à 15 kilomètres de Bamako) et celui de Djicoroni à Bamako. Il y a eu au moins deux morts (deux adolescents), et treize blessés. Ce n’est pas la première fois que les « bérets verts » de Kati et les « bérets rouges » de Djicoroni se battent entre eux. Cette rivalité a éclaté au grand jour depuis le coup d’Etat du capitaine Sanogo, le 22 mars dernier, contre le président Amadou Toumani Touré (ATT). Le camp des « bérets rouges » était le bastion d’ATT tandis que celui des « bérets verts » était sous le contrôle de Sanogo.
Une fois qu’ATT a été renversé, les règlements de comptes entre les deux camps militaires se sont exacerbés. Bien que les « bérets verts » soient au pouvoir actuellement derrière la position clé que détient le capitaine Sanogo par sa place de « chef du comité militaire de suivi des réformes de l’armée », les « bérets rouges » n’ont ni été intégrés au sein d’autres camps, ni totalement désarmés. Ce n’est pas à cause du fait que le capitaine Sanogo les tolère, mais c’est surtout par ce que jusqu’ici il n’a pas eu les moyens de les neutraliser à défaut de les liquider physiquement. Jusqu’à quand va durer cette rivalité entre les deux camps militaires ? Ce qui est sûr c’est que ce ne sont pas les exhortations du président intérimaire Dioncounda Traoré à la concorde entre les belligérants qui y mettront fin.
Cette instabilité dans le commandement de l’armée malienne ne fera que conforter la volonté de l’impérialisme français de ne pas confier dans l’état actuel des choses le rôle de chien de garde de ses intérêts dans cette région à l’armée malienne. Même quand l’armée française se retirera du Mali ce seront les troupes de l’ONU qui joueront ce rôle pour une période qui risque d’être longue.