Un système qu’il faut renverser car il conduit l’humanité vers la catastrophe
ÉDITORIAL
En Afrique comme ailleurs, les conséquences de la crise économique consécutive à la pandémie du corona virus sont catastrophiques pour la majorité des populations pauvres. Le chômage s’est aggravé brutalement, jetant des millions de travailleurs dans la misère, y compris dans les pays riches.
Dans les pays pauvres, les conséquences seront encore plus dramatiques car la misère déjà existante avant la crise sanitaire s’est aggravée encore plus et s’aggravera davantage dans les jours, les semaines et les mois qui viennent. Au nombre de victimes de l’épidémie actuelle s’ajouteront des victimes encore plus nombreuses causées par l’aggravation de la misère, de la malnutrition et des maladies dites ordinaires dont les remèdes sont pourtant connus depuis longtemps mais qui sont tout simplement inaccessibles à la grande majorité des gens parce qu’ils qui ne peuvent pas se les payer.
Le corona virus n’est pas la cause de la misère qui frappe les travailleurs et les couches pauvres de par le monde mais le miroir grossissant qui révèle au grand jour les méfaits du système capitaliste sur l’ensemble de l’humanité. C’est un système en faillite qui ne se soucie que des intérêts immédiats d’une toute petite minorité de parasites et d’exploiteurs au détriment de la grande majorité. Il ne permet pas à l’humanité de bénéficier des progrès de la science et de la technologie. Il tue plus que le virus !
Même si la science n’a pas encore trouvé les moyens d’éradiquer le corona virus, les moyens d’atténuer ses dégâts sur les populations existent néanmoins. Mais force est de constater que, par exemple, dans les pays riches, les hôpitaux publics, à force de subir depuis des années des coupes budgétaires tant au niveau du matériel que du personnel soignant, ont eu énormément de mal à faire face à l’afflux massif de malades. Les simples masques de protection et les sur-blouses pour le personnel soignant ont fait défaut. Il en a été de même pour les appareils servant à oxygéner artificiellement les malades atteint de Covid-19.
S’il y a eu autant de morts dans un pays riche comme la France, c’est surtout à cause de l’irresponsabilité des gouvernements depuis plusieurs dizaines d’années ! Ils ont fait le choix de distribuer des milliards aux capitalistes sous formes de subventions directes et indirectes en faisant des coupes dans les budgets des secteurs utiles à la population. C’est ainsi que les hôpitaux publics, entre autres, ont été progressivement délaissés. Les salariés ont fait plusieurs grèves et ont manifesté des dizaines de fois dans la rue pour dénoncer la politique criminelle des gouvernements successifs. Ils n’ont eu comme réponse que du mépris et des mensonges. L’arrivée du corona virus a mis le projecteur sur cette triste réalité !
Dans la plupart des pays africains, l’épidémie de covid-19 n’en est qu’à ses débuts mais les experts mondiaux de l’OMS (Organisation mondiale de la santé) annoncent une catastrophe de grande ampleur car les infrastructures de santé publique y sont encore plus insuffisantes en qualité et en quantité. La pauvreté aggravera encore plus les effets de l’épidémie.
Le ralentissement de l’activité économique provoque déjà une augmentation du nombre de gens sans source de revenu. Ceux qui se débrouillaient pour survivre en faisant du petit commerce sur les trottoirs ou dans de minuscules gargotes, le peuvent de moins en moins ou plus du tout à cause du couvre-feu et des restrictions de confinement. Trouver chaque jour quelque chose pour nourrir sa famille est devenu un problème de plus en plus difficile à surmonter pour un nombre grandissant de personnes. Cela ne peut pas durer !
Tôt ou tard il y aura des explosions de colère, des émeutes de la faim. Mais les dirigeants de nos pays sont plus préoccupés par la survie de leur régime et de leurs privilèges que par celle de leurs populations. Les distributions de denrées alimentaires et les quelques aides symboliques aux plus démunis sont dérisoires par rapport aux besoins urgents de la population.
C’est la peur de ces éventuelles explosions qui pousse les gouvernements africains à décréter «l’état d’urgence sanitaire» et surtout des couvre-feux. Le déploiement massif des forces de l’ordre dans les quartiers populaires et dans les centres-villes illustre cette peur d’une éventuelle révolte populaire.
Il faut espérer qu’en cette période cruciale pour l’avenir de toute l’humanité, naisse et grandisse parmi les travailleurs, en Afrique comme ailleurs, la conscience de la nécessité vitale de combattre le capitalisme et d’en finir avec ce système qui mène toute l’humanité dans le précipice.