« Système-margouillat » : un fléau qui se nourrit de la misère des travailleurs
CÔTE D’IVOIRE
Aujourd’hui, de plus en plus de travailleurs ont recours aux « margouillats » (c’est ainsi qu’on désigne communément les usuriers à Abidjan) ou aux « caisses noirs ». C’est un fléau qui était limité dans le passé mais qui prend de l’ampleur aujourd’hui.
Les salaires des travailleurs sont tellement bas qu’au moindre coup dur (maladie grave, décès d’un proche, etc.), ils sont en difficulté et contraints d’aller chez le margouillat. Toutefois, demander un prêt à ce genre d’individu revient à se mettre la corde au cou pendant un bon moment. Les intérêts étant élevés, pour être sûr de se faire rembourser, ces préteurs vous font signer une reconnaissance de dette. Parfois, ils vont jusqu’à vous confisquer votre carte bancaire. Si d’aventure on ne parvient pas à rembourser la totalité de la dette, de nouveaux intérêts viennent s’y rajouter. C’est ainsi que certains travailleurs restent endettés jusqu’à leur retraite, voire jusqu’à leur mort.
Si ce phénomène prend de l’ampleur, c’est le signe de la paupérisation croissante de la classe laborieuse. Le niveau des salaires est scandaleusement bas par rapport au coût de la vie qui ne cesse de grimper. Une augmentation générale des salaires est une nécessité, mais les travailleurs devront l’arracher à l’État et au patronat par leur mobilisation.