Opération mains propres ou règlement de compte politique ?
CÔTE D’IVOIRE
Une vaste opération d’audit de sociétés gouvernementales secoue en ce moment les hautes sphères de l’État. À ce jour, quatre structures d’État sont visées par les auditeurs : ce sont, la Nouvelle Pharmacie de la Santé Publique (NPSP), l’Agence de Gestion et de Développement des Infrastructures Industrielles (AGEDI), l’Autorité de Régulation des Télécommunications/TIC de Côte d’Ivoire (ARTCI) et l’Agence de Gestion Foncière (AGEF) dont le Directeur Général se trouve déjà en prison pour avoir détourné près d’un milliard de francs CFA. Les autres sont suspendus le temps que l’audit prenne fin. Mais tout porte à croire qu’ils resteront dans les filets de la justice tant le niveau des malversations est énorme. D’autres structures vont s’ajouter à la liste comme le Fond d’Entretien Routier ou encore l’ONECI, chargé de la confection et de la distribution des pièces d’identité.
L’opération vient à peine de commencer que certains laudateurs du pouvoir en place parlent déjà d’intégrité, de bonne gouvernance, etc. Si bonne gouvernance il y a, pourquoi attendre plus de dix ans avant de demander des comptes à des directeurs corrompus ? Et le gouvernement se garde bien de trop secouer le cocotier car ce serait comme s’il se tirait une balle dans le pied. Avec le niveau élevé de la corruption qui règne dans ce pays, beaucoup de monde risquerait de se retrouver derrière les barreaux, à commencer par ceux qui agissent dans les plus hauts sommets de l’État et de l’administration.