N’douci : affrontements intercommunautaires récurrents

22 septembre 2022

CÔTE D’IVOIRE

Dans la nuit du 12 au 13 Août dernier, des malfrats venus dans un tricycle ont attaqué un maquis avec des machettes puis semé la terreur sur les passants et ont tué un jeune homme qui rentrait chez lui.

Il s’en est suivi un affrontement intercommunautaire occasionnant un mort et plusieurs blessés. Trois jours plus tard, sous la demande des chefs coutumiers, les jeunes Abbey se rendaient massivement au cimetière de la commune pour son enterrement, dans une ambiance de chants et de visages grimés. Des jeunes Malinké sortirent avec des machettes et des gourdins croyant que ces jeunes Abbey se rendaient au cimetière pour se préparer à les attaquer. Ce qui occasionna de nouveaux affrontements faisant trois nouveaux morts, de nombreux blessés et des magasins pillés puis incendiés.

Deux semaines avant ces faits, de violentes bagarres entre jeunes Malinké et Abbey avaient aussi fait au moins quatre morts. En remontant plus loin, en août 2020, à Boussué, un village de la même localité, de pareils affrontements interethniques se sont soldés par l’incendie de plusieurs habitations. Pareillement en 2019. Si on remonte les cinq dernières années on constate que ce genre de conflits est devenu récurrent alors que par le passé ces populations vivaient paisiblement côte à côte.

Aujourd’hui avec la paupérisation grandissante, les jeunes sont au chômage, les revenus de ceux qui travaillent n’arrivent plus à assurer le minimum pour la grande partie de la population. À ces difficultés se pose également le problème du foncier qui est aussi source de conflits violents. Dans cette situation, les politiciens de tout genre n’hésitent pas à envenimer les choses au lieu de les régler. Ils se servent de ces conflits pour accéder à la mangeoire : pour un strapontin ministériel, un poste de député ou autres sinécures. Ce sont ces assassins-là qui viennent ensuite verser quelques larmes de crocodiles et faire semblant d’arranger les choses.