Mobilisation populaire contre les expropriations
Madagascar
Une manifestation de protestation contre le projet de construction d’une ville nouvelle baptisée Tana-Masoandro a eu lieu le 19 octobre à Ambohitrimanjaka, une commune proche d’Antananarivo. Plusieurs manifestants ont été blessés par les forces de l’ordre et 9 personnes ont été placées en détention.
Il s’agit de planteurs de riz, de pisciculteurs, d’éleveurs de canards, de maraichers et autres petites gens qui habitent à proximité de ces lieux et vivent de leur travail depuis de nombreuses générations. Ils veulent continuer à pratiquer leurs activités et s’opposent à leur expropriation sans indemnité ni compensation comme le voudraient le gouvernement et les promoteurs immobiliers. Ces endroits sont prévus d’être remblayés et bétonnés. Une des conséquences serait l’inondation périodique des rizières du Marais Masay par l’évacuation modifiée des eaux usées de la capitale.
Les pouvoirs publics ne sont pas à leur premier coup : Les habitants d’Ando-hatapenaka, autre localité proche de la capitale, ont été spoliés de leurs terres à l’époque où Ravalomanana était président. Lui-même en tant qu’homme d’affaires a été en partie bénéficiaire des expropriations.
Andry Rajoelina le président actuel a qualifié les populations qui luttent contre l’expropriation et contre la destruction de leur lieu de subsistance, de « réfractaires au développement ». Selon lui il s’agit « d’ennemis de la nation ».
Pour l’instant la mobilisation a payé puisque les bulldozers et autres engins de travaux publics sont à l’arrêt et une commission qui s’occuperait des indemnisations a été mise en place.