Mali : Les arrestations d’opposants continuent

Le colonel Assimi Goïta, dirigeant de la junte au pouvoir à Bamako depuis quatre ans, continue de pourchasser ses opposants. Le 20 juin dernier, il a fait arrêter 11 membres de l’opposition qui s’étaient réunis dans la capitale. Le seul délit qu’ils ont commis c’est de vouloir qu’Assimi Goïta rende le pouvoir aux civils tel qu’il l’avait promis après son coup d’État. Son régime dit de Transition s’est transformé en dictature  permanente et les élections prévues ont été renvoyées aux calendes grecques, à tel point que même ceux qui avaient applaudi à son arrivée au pouvoir ont fini par le lâcher les uns après les autres. Certains sont devenus des opposants, d’autres ont dû quitter le pays pour échapper à la prison ou à la mort.

Avec son discours nationaliste contre la présence militaire française au Mali, sa sortie de Cédéao et son adhésion récente à la « Confédération des États du Sahel », Assimi Goïta tente de redorer son blason auprès d’une partie de la population malienne. Combien de temps restera-t-il encore au pouvoir ? Cela dépend surtout de la volonté de la population d’en finir avec sa dictature. Certains se souviennent encore de l’ancien dictateur galonné Moussa Traoré qui a dirigé le pays par la terreur durant 23 ans (de 1968 à 1991) et qui a été renversé par un soulèvement populaire en 1991.

Ce qui est sûre c’est que plus longtemps Assimi Goïta exercera sa dictature, plus il agrandira le nombre de ses opposants. Mais si les travailleurs, les petits paysans et les opprimés du Mali mettent leur sort entre les mains de nouveaux galonnés ou de politiciens bourgeois civils, la dictature se poursuivra, de même que la misère pour la grande majorité de la population.