Macron, un valet du capital contre les travailleurs

12 juin 2017

France

L’élection présidentielle a récemment eu lieu en France. Au 2ème tour Emmanuel Macron a été élu contre Marine Le Pen. Le taux important des abstentions et du vote blanc et nul a cependant montré qu’une partie importante de l’électorat, notamment dans les quartiers populaires, a refusé le choix entre la millionnaire d’extrême droite et le chouchou des banquiers.

Dans le milieu des travailleurs originaires d’Afrique et dans celui des immigrés en général, la plupart se sentent soulagés que Le Pen ne soit pas élue. Cela est compréhensible car elle est dirigeante d’un parti raciste fondé par son père qui a pratiqué la torture contre les indépendantistes algériens lorsqu’il était militaire là-bas à l’époque où ce pays était colonie française. Ce parti veut faire des travailleurs immigrés des boucs émissaires et c’est cela qu’il exprime lorsqu’il se déclare être favorable à une politique de « préférence nationale ». Il est révélateur que dans les villes gérées par le Front National, les maires multiplient les tracasseries à l’encontre des associations d’aide aux immigrés et d’aide aux habitants des quartiers défavorisés en général.

Mais si Le Pen a été écartée de l’Élysée, avec Macron, c’est un exécuteur des basses œuvres de la bourgeoisie qui vient d’y accéder. Il appliquera sans état d’âme toutes les exigences de la haute finance. Il veut démolir le Code du travail et laisser les mains libres au grand patronat pour licencier, supprimer des emplois et fermer des usines. Les travailleurs, s’ils veulent s’opposer à toutes les mesures anti ouvrières, devront se défendre par les seules armes dont ils disposent : les grèves, les manifestations, les luttes collectives.

Engagé dans une guerre de classe féroce contre les travailleurs, le patronat finira par déclencher des explosions sociales comme en Guyane. Ces explosions sociales bien que nécessaires pour empêcher les travailleurs de sombrer dans la misère, ne seront cependant pas suffisantes si elles ne sont pas guidées par une claire conscience que leur ennemi principal c’est la grande bourgeoisie, celle qui possède des entreprises, des banques et dirige l’économie.

Le Front national a obtenu plus de suffrages que jamais dans le passé, y compris dans les quartiers populaires. Cela est dû au fait que les partis qui se sont succédé au pouvoir n’ont pas cessé de multiplier les attaques contre les travailleurs, ils ont suscité du même coup leur colère. C’est l’expression de cette colère qui s’est traduite dans les urnes sous forme de vote en faveur de Le Pen et cela constituera un encouragement pour les réactionnaires et les racistes qui cherchent à dresser les travailleurs les uns contre les autres pour mieux désarmer leur combat contre le grand capital.

Il est vital que les travailleurs retrouvent la conscience de leurs intérêts communs et renouent avec le combat du mouvement ouvrier contre le capitalisme. Dans ce combat les travailleurs immigrés ont toute leur place.