L’interdiction des sachets plastiques, une aubaine pour racketter les petites gens
Madagascar
Depuis environ deux mois, le gouvernement a interdit l’utilisation de petits sachets plastiques sur l’ensemble du territoire. Cette décision a été prise pour soi-disant lutter contre la pollution mais ce n’est qu’un prétexte de plus pour racketter la population pauvre qui se ravitaille dans le petit commerce et dans les marchés locaux.
Toute personne ayant sur elle un seul petit sachet, si elle est contrôlée par la police locale est contrainte de payer sur le champ une amende de 3000 à 4000 Ariary (un euro = 3529 Ariary), soit environ le salaire journalier d’un manœuvre. Ceux qui n’ont pas les moyens de s’acquitter de cette amende sont embarqués par la police jusqu’à ce que leurs familles viennent payer pour les libérer. Pour le petit commerçant, la sanction peut aller jusqu’à cinq ans d’emprisonnement.
Aucune solution de rechange n’a été proposée par l’État pour remplacer ces sachets. Les gens qui n’ont pas d’autres moyens de transporter leurs petites marchandises sont obligés de se débrouiller comme ils peuvent. Certains emportent leurs poissons attachés à une ficelle, leur petite quantité de riz dans leur poche ou en formant un nœud sur leur habit. Parfois ce sont les gros sacs de riz de 50 kilos qui sont transformés en petits sacs ; encore faut-il les payer. Bref, c’est un véritable casse-tête pour les petites gens.
Les premiers qui s’en frottent les mains sont les policiers qui s’en mettent plein les poches en rackettant à tour de bras à chaque coin de rue. Pour ceux qui dirigent le pays c’est aussi un prétexte de plus pour remplir les caisses de l’État et pour pouvoir les détourner à leur propre compte. Quant à la lutte contre la pollution, il faut être vraiment naïf pour croire aux paroles de ces dirigeants parmi les plus corrompus du monde !