Les salaires parmi les plus bas du monde attirent des capitaux

04 juin 2019

ÉTHIOPIE

Récemment, selon le Centre Stern, une ONG américaine qui agit dans le domaine des droits de l’homme, le salaire moyen mensuel d’un ouvrier de l’industrie textile est de 291€ en Chine, de 185€ au Kenya, 85€ au Bangladesh et de 23€ en Éthiopie, salaire indiqué comme le plus bas du monde dans cette branche industrielle du textile.

Fort de ce triste atout, le gouvernement éthiopien a invité des investisseurs à venir transformer le pays en « atelier du monde ». Il leur garantit une main-d’œuvre pas chère et surtout docile. Et en plus ils ont des avantages fiscaux. Des sociétés chinoises ont ouvert des usines géantes pour la fabrication de vêtements de grandes marques comme H&M, Calvin Klein, Décathlon.

Sur de grandes chaînes, dans des immenses ateliers, sur une surface de 250 hectares, à environ 30 km d’Addis Abeba, à Hawassa, travaillent 25 000 ouvrières dans des conditions dures et sans réelle sécurité. C’est un cadeau pour les capitalistes.

Les salaires sont tellement bas que les travailleuses ne parviennent pas à en vivre décemment. De plus, elles subissent parfois la brutalité des chefs d’atelier. La rotation du personnel est telle qu’il est rare qu’une ouvrière y passe plus d’une année. Elles montrent leur mécontentement soit en faisant grève, soit en démissionnant. Du coup elles désavouent les promesses faites aux investisseurs par les dirigeants.

Bien sûr ces capitalistes ont trouvé un pays où les salaires sont parmi les plus bas du monde mais les travailleuses ne veulent pas accepter cette situation. Les syndicats locaux ont commencé à se manifester pour défendre les salariées.

En effet, pour lutter contre la misère et contre l’exploitation, il n’y a pas d’autre solution que la lutte des exploités eux-mêmes. En Ethiopie comme partout ailleurs, il est nécessaire de se battre contre le capitalisme qui domine le monde.