Les multinationales sont responsables de la mévente du coton et de la famine qui menace a nouveau
Burkina faso
Depuis que les cours mondiaux de ce produit agricole se sont effondrés, ce pays pauvre qui est un grand producteur de coton en Afrique, est actuellement en proie à d’énormes difficultés économiques.
Les grandes firmes qui dominent le marché, avec la complicité de l’État burkinabé, sont responsables de cette catastrophe car ce sont elles qui ont progressivement substitué les productions vivrières par des monocultures tel que le coton, susceptibles de leur procurer des profits colossaux. Ce sont ces mêmes firmes qui fournissent les intrants, c’est-à-dire les engrais et les pesticides aux producteurs.
Les agriculteurs ont été poussés à remplacer les plantations dites conventionnelles par des plantations génétiquement modifiées (OGM) fournies par le géant semencier Monsanto. En un premier temps la production a augmenté, puis d’années en années la qualité du coton a baissé ainsi que la quantité. En même temps il parait que 20 millions de tonnes sous forme de balles de fibres, l’équivalent d’une année de production, sont entassés dans les hangars à travers le monde.
Les capitalistes, entre ceux de la production, ceux du négoce, ceux de la spéculation, ceux des semenciers… se lavent les mains cyniquement et se renvoient la responsabilité les uns les autres. Pourtant, ce sont généralement les mêmes et de toute façon ils sont alliés entre eux de multiples façons.
Entre temps le pouvoir politique a changé de main au Burkina Faso. Le régime usé et corrompu de Blaise Compaoré, qui a servi de marchepied à Monsanto et à bien d’autres multinationales, est tombé. Les dirigeants actuels, même s’ils sont des marionnettes au service des classes riches et des grands de ce monde, estiment à juste raison que le pays est lésé par la mauvaise qualité de son coton depuis qu’il a adopté les semences de Monsanto. Ils réclament à celui-ci un dédommagement de 50 milliards de CFA, l’équivalent de 74 millions d’euros. C’est une somme dérisoire pour Monsanto, cependant ce grand capitaliste laisse traîner l’affaire, il n’ignore pas qu’à cause de lui et de sa soif de profits (même s’il n’est pas le seul) des centaines de milliers, voire des millions de personnes risquent de connaître la famine au Burkina, peut-être plus qu’en 2008.
S’ils obtenaient gain de cause dans les négociations secrètes qui ont cours, les dirigeants actuels ne lâcheraient pas grand’ chose aux petits planteurs. La plus grande partie serait dilapidée par eux et aussi par les sociétés cotonnières telles que Sofitex et consorts qui sont en train de réclamer des compensations pour les préjudices subis. C’est sous le prétexte des pertes de ces dernières années que ces sociétés ont jeté dehors des travailleurs, réduisant eux et leurs proches à la famine.
Loin d’aider les paysans, le système capitaliste en a expulsé et transformé en travailleurs agricoles dans des exploitations de tailles plus ou moins grandes dans lesquelles les conditions de travail et de rémunérations ne cessent de s’aggraver à mesure que la crise avance.
Et si firmes internationales, capitalistes autochtones et gouvernement local se disputent parfois le gâteau, ce sont tous des ennemis des travailleurs et des petits paysans. Les classes pauvres n’ont d’autre alternative que de s’unir contre eux.