Les fonctionnaires entrent de nouveau en grève
Tchad
Imprudence ou pas, fin décembre 2019, le gouvernement a laissé entendre que la crise financière qui avait conduit à la réduction des salaires des travailleurs de la fonction publique était enfin domptée. Les syndicats du secteur public, regroupés au sein de l’U.S.T (Union des syndicats du Tchad) ont sauté sur l’occasion. Puisque c’est ainsi, disent-ils, ils vont de nouveau poser leurs revendications.
C’est à la Bourse du travail de N’Djamena, le 6 janvier dernier qu’une grève de trois jours reconduc-tible a été décidée sur l’ensemble du pays pour le paiement intégral des primes et indemnités des sa-laires coupées depuis trois ans.
Dans un premier temps, Idriss Deby a semblé faire la sourde oreille. Puis, constatant que le mouvement a pris de l’ampleur, il a vite fait d’appeler les syndicats à négocier. Au terme des négociations, gou-verne-
ment et syndicats ont trouvé un terrain d’entente. Le protocole d’accord indique que les primes, indem-nités et avancements suspendus dans le cadre des mesures d’austérité seront restaurés d’ici le début de l’année prochaine. Et ce, en tenant compte des taux réclamés par les travailleurs.
Mais le porte-parole de l’UST, Michel Barka, rappelle cependant que cela ne suffit pas pour lever la grève : «Nous suspendrons, mais nous ne lèverons pas la grève. Voilà le garde-fou que nous avons mis.»
Les dirigeants syndicaux ont certainement des arrière-pensées. Toujours est-il que c’est un nouveau tournant pris par les syndicats que le gouvernement n’a pas manqué de déplorer.
Une prochaine assemblée générale à la Bourse du travail est prévue pour décider la «programmation des actions futures ». La lutte pourrait continuer.