Les étudiants de nouveau dans la rue
Tchad
Le 26 septembre dernier, les étudiants de l’université de Ndjaména sont descendus dans la rue cette fois, non pas pour protester contre les retards ou les arriérés dans le versement de leur bourse d’études mais contre sa suppression par le gouvernement sous prétexte de faire face à la crise que connaît le pays.
À Ndjaména ce jour-là, les manifestants ont brûlé des pneus pour barrer les rues ; ils ont caillassé des voitures administratives, et cela malgré l’interdiction de manifester et malgré la présence importante des forces de l’ordre dans les ronds-points de la ville, devant les lycées et collèges.
Dans les provinces, notamment à Sarh, Pala et Doba, les manifestations de mécontentement des étudiants ont également eu lieu.
Devant l’ampleur du mouvement de contestation, le gouvernement est sorti de sa réserve pour proposer une rencontre avec les représentants des étudiants. Mais finalement cette rencontre a été repoussée, ce qui n’a fait qu’exaspérer les étudiants.
Pour faire face à la crise due à la baisse des revenus pétroliers, en réalité à cause de la dilapidation des fonds publics par Déby et son clan, le gouvernement a unilatéralement pris 16 mesures drastiques et impopulaires.
Il a d’abord commencé par les parlementaires en supprimant certains de leurs privilèges et autres avantages financiers dont ils bénéficiaient. Il n’y a pas eu de réaction. Mais tout le monde sait que ceux-ci ne sont pas à plaindre car ils mènent un train de vie de privilégiés.
Puis c’est au tour des fonctionnaires et des agents de l’État : leurs primes et indemnités ont été réduites de 80% pour une période de 18 mois, ce qui a poussé l’Union des syndicats du Tchad (UST) à lancer une grève générale dans le pays. Le bras de fer UST-Gouvernement continue jusqu’à présent.
Depuis le 26 septembre, c’est au tour des étudiants d’être frappés par les mesures impopulaires du gouvernement. Dans l’histoire du pays, aucun gouvernement n’a pris une telle décision : la suppression totale des bourses d’études des étudiants.
C’est aux voleurs et aux corrompus qui nous dirigent de payer la crise. Les étudiants, les travailleurs et autres ne sont que des victimes ; ils ne sont en aucun cas responsables de la situation.