Les enseignants en grève ont fait reculer le pouvoir

20 mai 2015

SÉNÉGAL

La grève des enseignants qui a paralysé les établissements scolaires et universitaires publics vient d’être suspendue après que le gouvernement a promis de payer la prime de logement aux enseignants. C’est une des revendications que ces derniers réclament depuis des années mais que le pouvoir (sous l’ancien Président Wade puis sous celui de l’actuel président Macky Sall) a toujours refusé de satisfaire.

Depuis 2009, les enseignants ont eu à mener plusieurs grèves pour l’amélioration de leurs salaires, de leurs conditions de logements et pour le payement de leurs primes d’examens. Ils n’ont eu droit qu’à des « tables rondes » avec leurs ministres de tutelle, mais ces négociations n’ont jamais rien donné, à part des promesses sans lendemain. C’est pour cette raison que les enseignants ont décidé de durcir leur mouvement en disant au gouvernement que s’il y avait une année blanche cette année-ci, ce serait par sa faute.

Dans un premier temps, le pouvoir a tenté d’opposer les parents et élèves aux enseignants, mais le résultat a été le contraire de ce qu’il avait escompté. Les élèves et les étudiants sont sortis massivement dans les rues (à Dakar comme dans d’autres grandes villes du pays). La police les a chargés et il y a eu de nombreuses arrestations, mais cela ne les a pas découragés.

Par la suite, le gouvernement a misé sur le découragement et la démobilisation des grévistes à l’occasion des congés de Pâques. Mais dès la rentrée des vacances, la grève a repris de plus belle et les enseignants ont tenu bon. A l’occasion de la journée internationale des travailleurs du 1er Mai, ils ont manifesté dans la rue avec leurs pancartes et ont crié leur colère. C’est à la suite de cette démonstration de force qu’ils ont obtenu la promesse de payement de leur prime de logement. La plupart de leurs syndicats ont alors suspendu le mot d’ordre de grève. Mais certains grévistes sont méfiants car des promesses de ce genre ont été faites dans le passé et sont restées lettres mortes. Voilà pourquoi ils disent qu’ils vont rester mobilisés et vigilants tant qu’ils n’ont pas perçu le payement de ces primes.

Ils ont raison de ne pas prendre les promesses du gouvernement pour argent comptant.