Les crocodiles se bousculent dans le marigot

12 mai 2018

Mali

À l’occasion de l’élection présidentielle dont le premier tour est annoncé pour le 29 juillet prochain, une dizaine de candidats se sont déjà déclarés partants. Parmi eux figurent un ex-Premier ministre de l’actuel président, un de ses ex-ministres, un maire d’une grande ville, un homme d’affaires, un ancien ministre et en même temps militaire de carrière, deux hauts fonctionnaires internationaux, etc. D’autres n’ont pas encore officiellement annoncé leur candidature, c’est le cas de l’actuel chef d’État qui maintient un semblant de suspens, histoire de se faire désirer un peu plus par les siens.

Le 29 avril dernier, plusieurs dirigeants de partis politiques se disant de l’opposition ont tenu un grand meeting commun à Bamako pour affirmer leur envie de proposer une candidature commune. Chacun voudrait être à la tête d’une large coalition pour être en meilleure position et parvenir au moins au deuxième tour de l’élection présidentielle. Encore faut-il qu’ils arrivent à se mettre d’accord sur un nom. Les tractations et les marchandages en coulisses sont d’autant plus compliqués que les candidats sont plus nombreux que les postes à partager en cas de victoire de leur camp.

Ceux qui se disent aujourd’hui de l’opposition ne sont pas différents de l’équipe actuelle au pouvoir. Tous ces gens-là font partie du sérail, ils ont gouverné aux côtés d’IBK ou d’un de ses prédécesseurs, ils ont les poches bien pleines et ils n’ont qu’une envie, c’est celle de prendre la place au sommet de l’État pour devenir le serviteur local de l’impérialisme français et surtout pour avoir la haute main sur les caisses de l’État. Leurs discours sur « la bonne gouvernance », leurs prétendues divergences avec l’actuel président ne sont que de la démagogie pour tromper les gens. Ce sont des ennemis des travailleurs et des petits paysans.