Les coupures de courant frappent les quartiers pauvres

20 février 2017

Madagascar

À Antananarivo les coupures intempestives de courant totalisent parfois une douzaine d’heures par jour. La distribution de l’eau est également aléatoire. La société d’État Jirama qui distribue l’un et l’autre n’arrive plus à satisfaire aux besoins du fait que les groupes électrogènes sont vieux, vétustes et souvent en panne. Il en est de même pour les transformateurs dont plusieurs ont pris feu ces derniers temps.

Des manifestations ont lieu ici ou là, dont la conséquence a été le remplacement d’un directeur de la Jirama par un autre, sans pour autant qu’une solution pérenne ne soit apportée à ce problème grave et récurent qui frappe la population pauvre.

Les gens riches qui résident sur les collines, sont moins frappés par les délestages sélectifs. Mais de toute façon la plupart des demeures bourgeoises sont approvisionnées par de puissants groupes électrogènes capables de fournir en électricité plusieurs résidences. L’eau non plus ne semble pas leur faire défaut puisque même leurs piscines sont remplies et leurs pelouses sont bien arrosées.

Les hôpitaux ne sont pas épargnés par les délestages et la plupart d’entre eux ont recours à leurs groupes électrogènes. Ceux-ci ne sont toutefois pas suffisamment puissants pour satisfaire à tous leurs besoins et délaissent les chambres des malades et les couloirs, afin de pourvoir aux nécessités des blocs opératoires et autres secteurs vitaux.

Mais récemment la direction de l’hôpital Joseph Ravoahangy Andrianavalona a fait savoir que le groupe électrogène de l’hôpital ne sera plus en mesure de fournir de l’électricité à la banque de sang de l’établissement. Ainsi les réfrigérateurs sensés conserver les réserves de sang à une certaine température ne pourront plus assurer cette fonction. La situation est donc alarmante.

L’État n’a peut-être pas beaucoup de moyens, mais le peu qu’il a est en partie dilapidé sous forme de corruption. Une autre partie va droit vers les poches des capitalistes sous forme de dégrèvements en tout genre afin dit-on de limiter la fuite des capitaux vers des horizons plus attrayants pour leurs détenteurs.

Les dirigeants de la Jirama viennent paraît-il de faire une trouvaille : elle va renforcer la communication auprès de la population pour la faire lanterner sans doute. Elle promet de rendre public le programme fixe de délestage pour la capitale et ses environs, du 10 au 28 février. Elle affirme également que la situation pourrait s’améliorer à partir du mois de juillet prochain.

Dans le passé des promesses de résoudre les problèmes de ce genre ont été proférées, mais non tenues pour autant. La patience de la population a des limites.