Les amitiés maffieuses du président avec un parrain corse

03 avril 2014

Mali

Il y a six mois, lors de son investiture, le président malien Ibrahim Boubacar Keita proclamait que « la lutte contre la corruption » serait sa « priorité pour l’année 2014 ». Son nom vient d’être cité dans une affaire mettant en cause un homme d’affaire corse, Michel Tomi, pour «blanchiment aggravé en bande organisée, d’abus de biens sociaux et de faux en écriture privée».

Le journal Le Monde daté du 28 mars fait état d’une ouverture d’information judiciaire en juillet 2013 sur cet homme d’affaire connu pour ses relations maffieuses avec de nombreux chefs d’Etat africains. Parmi ses amis figurent les présidents malien, gabonais, tchadien et camerounais. Cet homme surnommé « parrain des parrains » aide les chefs d’Etat africains à placer l’argent détourné des caisses de l’Etat. Il figurait en bonne place dans la tribune des invités d’honneur lors de la cérémonie d’investiture du président malien. Et puis lors des ses visites en France, IBK ne manquait jamais de le rencontrer et celui-ci le comblait de divers « cadeaux » et s’assurait même de sa sécurité et de son hébergement en hôtel de luxe. En revanche, on ne sait pas ce que IBK lui offrait en retour.

Aussitôt après la révélation du journal Le Monde, le gouvernement malien a sorti un communiqué pour dénoncer des journalistes qui veulent « salir l’honneur d’un homme dont les valeurs d’intégrité et de rigueur morale n’ont jamais été remises en cause … » et menace de les poursuivre en justice.

Son amitié avec Hollande va peut-être lui servir à étouffer plus ou moins l’affaire, mais il est loin d’être le seul chef d’Etat africain impliqué dans une affaire de « biens mal acquis ». Et soyons sûr que les affaires révélées par la presse ne sont qu’une infime partie de la réalité des vols organisés par nos dictateurs.