L’Église catholique mène une croisade contre l’interruption thérapeutique de grossesse
Madagascar
À l’occasion de la fête de la Pentecôte, le conseil œcuménique des églises (FFKM) a fait des déclarations fracassantes contre une proposition de loi relative au droit des femmes à pouvoir avorter dans certains cas graves, tels que l’inceste, le viol, les malformations du fœtus etc. Les représentants de l’église étaient vent debout pour exiger du parlement le rejet de toute discussion allant dans le sens du droit des femmes à recourir à l’avortement. Le président de l’ordre des médecins ainsi que certains députés favorables au recours à l’avortement ont même été qualifiés de défenseurs de « meurtres d’enfants ».
À Madagascar, la législation sur l’avortement est l’une des plus restrictives au monde. Même lorsque la vie de la mère est en danger, avorter peut exposer les femmes à deux ans d’emprisonnement. Et actuellement elles sont plusieurs milliers dans ce cas.
À l’heure actuelle les représentants de l’Église sont à l’honneur auprès du président : des groupes évangéliques ont même été autorisés à célébrer des « cultes de grâce et de bénédiction » lors d’un récent Conseil des ministres. À l’occasion de la célébration de la prochaine fête de l’Indépendance le 26 juin, il est prévu que des cérémonies religieuses soient organisées en grande pompe du haut des podiums officiels.
Tout cela n’est pas très nouveau, mais néanmoins en nette recrudescence. Plus la crise économique s’aggrave et plus le nombre de gens qui basculent dans l’extrême pauvreté augmente. En l’absence de toute autre perspective, la détresse humaine ne se traduit pas par la prise de conscience et par l’organisation des exploités. Au contraire, elle favorise la montée des croyances en tout genre. Les classes riches et les gens du pouvoir sont tous main dans la main pour laisser bonne place à tous les gens en tenues religieuses qui prêchent la patience et la résignation aux gens pauvres et aux exploités. Mais la colère des travailleurs est tellement grande qu’il n’est pas dit que les exploiteurs l’emporteront dans leur paradis !