Le fils du président équato-guinéen épinglé par la justice

15 août 2017

France

Dans le cadre de la poursuite judicaire contre les « biens mal acquis », Teodorin Obiang, fils du président équato-guinéen (ancien ministre de l’Agriculture et des Forêts, promu en juin dernier vice-président par son père) est jugé depuis le 19 juin par le tribunal correctionnel de Paris pour « blanchiment d’abus de biens sociaux, détournement de fonds publics, abus de confiance et corruption ».

Une enquête menée depuis 2008 par deux associations internationales, Sherpa et Transparency International, a mis au jour le patrimoine considérable du vice-président équato-guinéen : immeuble luxueux et immense sur l’avenue Foch à Paris, estimé à 107 millions d’euros ; voitures de luxe et de sport (Porsche, Ferrari, Bentley, Bugatti) ; collections d’œuvres d’art, de bijoux et de vêtements de marque.

Les deux organisations ont donc déposé plainte. Les juges ont estimé que ce patrimoine ne pouvait avoir été financé par les seuls revenus officiels de Teodorin Obiang, mais était issu « des détournements de fonds publics et de la corruption ». Le 5 juillet dernier, ce fils à papa immensément riche a écopé de trois ans de prison, avec 30 millions d’euros d’amende et la confiscation de biens dépassant largement les 100 millions d’euros, dont l’immeuble de l’avenue Foch. Ce jugement est attendu pour le 27 octobre.

Tout le monde sait que tout cet argent provenant principalement des ressources pétrolières, a été détourné des caisses de l’État de la Guinée équatoriale. Les chefs d’État africains, « élus, réélus » ou non, se dépêchent de s’enrichir, d’enrichir leurs familles ou leurs clans au détriment des travailleurs et de la population pauvre.

D’habitude les autorités françaises ferment les yeux sur ce genre d’affaires illicites surtout lorsqu’il s’agit de leurs protégés en Afrique. Mais de temps en temps, elles laissent les mains un peu plus libres aux juges lorsque certaines affaires éclatent au grand jour et que la presse en parle. C’est le cas de l’affaire Teodorin Obiang.