La SNCF condamnée pour discrimination
Immigration
Le 21 septembre, la SNCF a été condamnée par le tribunal à verser des dédommagements à des centaines de travailleurs qu’elle a recrutés au Maroc dans les années 1970 et qu’elle n’a pas reconnu comme cheminots. Conséquence : seulement 12% de leur salaire brut est versé en cotisation à la caisse de retraite, contre 32% pour un cheminot français. De ce fait ils ont dû travailler en moyenne sept ans de plus que leurs collègues français pour ne percevoir au bout du compte qu’une retraite misérable trois fois moins élevée que celle de leurs camarades de travail.
C’est donc depuis près d’une quinzaine d’années que ces plus de 800 travailleurs en activité ou en retraite se sont regroupés pour lutter ensemble afin de faire valoir leurs droits. Cette entreprise ferroviaire vient donc d’être condamnée à verser des dommages et intérêts allant de 150 000 à 230 000 euros à chaque travailleur.
D’ailleurs à cette époque des années 1970 de nombreuses personnes ont été encouragées par le patronat français à venir travailler dans ce pays car l’industrie automobile, le secteur du bâtiment et d’autres branches, avaient besoin de ce que le patronat considérait comme de la main d’œuvre corvéable dont il se débarrasserait aisément par la suite. C’est ainsi que beaucoup de personnes originaires du Mali, du Sénégal ou de la Mauritanie, ont dû quitter leurs familles au village pour accomplir des travaux pénibles en France. Aux côtés des travailleurs français, ils ont lutté ensemble pour les droits de tous.
Pour l’instant on ne sait pas si la SNCF fera appel ou pas de ce jugement (elle dispose d’un mois pour cela) mais d’ores et déjà cette petite victoire juridique est un encouragement pour tous les travailleurs.