La sécheresse sévit une fois de plus dans l’est du pays

27 juin 2017

ÉTHIOPIE

Depuis une dizaine d’années, l’Est de l’Éthiopie est frappé par la sécheresse ; cela touche environ 8 millions de personnes. Déjà en 2016, le phénomène climatique « El Niño » a été responsable du désastre le plus grave depuis trente ans. Plus de 700 millions de dollars ont été dépensés par l’État pour secourir les populations de la région Somalie en Éthiopie. Cette fois, pour aider les populations touchées par la sécheresse, d’après les organismes humanitaires, il faudrait plus de 800 millions de dollars.

En effet, les organismes de secours signalent que plus de 300 000 enfants de moins de 5 ans sont touchés par une malnutrition aigüe et sévère. Les populations qui habitent cette région sont des éleveurs de bétail et des nomades, ils se déplacent d’un endroit à un autre à la recherche de pâturages. Les victimes de la sécheresse sont en premier lieu les enfants, les femmes et les personnes âgées et bien sûr, le bétail aussi. Des paysans ont perdu des moutons, des chèvres et des chameaux. Ainsi, certains paysans éleveurs, considérés comme aisés, sont complètement ruinés.

Cette situation est aggravée par le fait qu’il y a un an, les populations oromo de cette région étaient en conflit avec les dirigeants de l’État éthiopien (appartenant principalement à l’ethnie tigréenne minoritaire). Le gouvernement a réprimé les Oromo et les Amhara, majoritaires dans le pays. Et maintenant les Oromo sont, en plus, victimes de la sécheresse.

Malgré la gravité de la situation, l’information est passée inaperçue parce que le gouvernement ne veut pas que sa réputation soit entachée. Il veut apparaître comme une puissance stratégique dans la lutte contre le terrorisme en Afrique de l’Est. De plus, il veut montrer au monde capitaliste qu’il n’y a rien à craindre pour investir dans le pays.

Le gouvernement se veut rassurant pour les patrons. Mais il y a dans ce pays des travailleurs dans les usines et les chantiers qui ne se sont pas exprimés pour le moment. Ceux-là sont mal payés ou au chômage et vivent dans la misère. Le jour où ils arriveront à s’organiser pour défendre leurs intérêts, les choses changeront.