La scolarisation des filles est à l’image de cette société qui opprime les femmes

12 juillet 2019

Tchad

Une Conférence internationale pour l’éducation des filles et la formation des femmes dans l’espace francophone s’est ouverte le 18 juin à N’Djamena. On y apprend que dans ce pays, le taux de scolarisation des jeunes filles est l’un des plus faibles du monde. Il n’avoisine que les 18,3% au cycle moyen alors que celui des garçons est de 39,9%.

Au Tchad donc, les filles sont moins scolarisées que les garçons et elles sont plus nombreuses à quitter prématurément l’école. Ce n’est pas nouveau puisqu’une étude publiée en 2015 avait déjà relevé cette tendance. Plus le niveau scolaire avance, plus le nombre de filles diminue dans les écoles.

Les principaux obstacles à cette scolarisation sont : les mariages précoces ou forcés, les travaux ménagers et les grossesses non désirées. À cela il faut ajouter les idées reçues qui se greffent aux traditions néfastes : au village, voire même en ville, on dit qu’une fille, même si elle ne réussit pas à l’école, peut trouver un mari qui va « s’occuper d’elle » ou encore : la fille est faite pour rester au foyer, etc. Ces idées saugrenues ne font que freiner l’émancipation des filles.

Au cours de cette conférence, le dictateur Idriss Deby est intervenu pour affirmer notamment : « Personnellement je m’engage à renforcer les mesures nécessaires et les textes législatifs pour permettre à la femme d’avoir sa place dans la société tchadienne. Il faut que nos filles soient nombreuses à investir les écoles et collèges ».

Ce sont là des paroles pour plaire aux conférenciers. Mais en réalité Deby se fiche pas mal de l’éducation des filles comme des garçons. Pour lui et son clan, ce qui compte, c’est leur enrichissement personnel aux dépens des caisses de l’État.