La menace de grève a fait reculer le gouvernement

26 octobre 2015

Tchad

Il paraît que le gouvernement tchadien fait face à une crise financière aigüe. Selon les dirigeants, c’est à cause de la baisse des revenus pétroliers et le faible taux de recouvrement des impôts.

C’est faux, c’est un grossier mensonge. L’argent, il y en a mais dans les poches de la plupart des dirigeants politiques, à commencer par le Président Idriss Deby, son clan et son entourage. Ils détiennent des millions voire des milliards de francs CFA thésaurisés ou mis dans les banques à l’étranger. Avec ces sommes volées, certains construisent sur place des villas qui poussent comme des champignons dans le quartier des « nouveaux riches » ; d’autres préfèrent acheter des villas en France ou en Suisse comme les anciens chefs d’État : Bokassa, Mobutu et autres dictateurs.

Sous prétexte de résoudre cette crise financière, le gouvernement a décidé de faire payer les travailleurs de la Fonction publique en supprimant des « indemnités ». L’Union des syndicats du Tchad (UST), le plus grand des syndicats du pays réagit vivement à cette nouvelle attaque en appelant les travailleurs du public à débrayer à partir du 30 septembre pour trois jours renouvelables. L’UST rappelle que certaines de ses revendications ne sont pas prises en compte par le gouvernement et que les discussions n’évoluent pas : « Nous sommes soudés et nous observerons cette grève. Il faut que le gouvernement mette en application nos revendications. Ce n’est pas par gaieté de cœur que nous irons en grève.

Au début, le gouvernement a menacé de sanctionner les travailleurs qui feraient cette grève mais devant la détermination de l’UST, il a reculé. Dans un « point de presse », le ministre des Finances a notamment déclaré : « Au titre des indemnités et primes allouées aux travailleurs du secteur public, le gouvernement tient à éclairer les sceptiques qu’il n’a jamais été procédé à leur suppression ».

Il a fallu cette détermination des travailleurs pour que le gouvernement ravale sa mesure de suppression des indemnités. C’est tant mieux !