La maladie de la peste liée à la misère revient en force

20 mai 2015

Madagascar

Dans plusieurs villages des hauts plateaux mais aussi dans les bas quartiers de la capitale, de nombreuses personnes sont décédées suite à l’épidémie de la peste. Le pays est aujourd’hui le plus touché au monde par cette maladie avec un demi-millier de personnes contaminées. Cette maladie est transmise par des puces des rats qui véhiculent des bactéries susceptibles de se développer dans les poumons des êtres humains.

Selon le responsable de l’Institut Pasteur de Madagascar « le problème de la peste est d’abord un problème de pauvreté. Les populations manquent de tout et vivent dans des conditions d’hygiène et de salubrité déplorables. La gestion des déchets est absente et l’offre de santé est simplement inexistante. »

Dans ce pays de 22 millions d’habitants seuls 4 000 médecins sont en activité et bien peu disposent de moyens tels que des tests de dépistage et des antibiotiques pour traiter les cas. Les hôpitaux sont souvent éloignés et dépourvus du minimum.

Dans plusieurs quartiers d’Antananarivo la capitale, les ordures ménagères forment des monticules rarement ramassés qui pourrissent au gré des intempéries et dans lesquelles les rats prolifèrent et avec eux les maladies.

Résoudre les problèmes d’insalubrité, se préoccuper de la santé et du bien-être de la population ne semble pas être une priorité pour les autorités. Ce qui les préoccupe c’est surtout que la misère ne soit pas trop visible lors du prochain sommet de la Francophonie qui se tiendra à la capitale en novembre 2016. Il est prévu pour cette occasion de relooker le centre-ville et les proches abords des grands hôtels. Des fonds ont été débloqués pour les structures touristiques et l’aéroport est en train d’être privatisé pour augmenter sa capacité d’accueil des visiteurs étrangers.

La promotion de la langue et de la culture françaises n’est qu’un aspect du sommet, un forum économique se tiendra en même temps et plus de 3000 participants sont attendus pour ces événements.

Le commerce de luxe et les hôteliers attendent beaucoup de cette opportunité et de l’essor du tourisme en général et tous comptent sur les pouvoirs publics pour qu’ils éloignent cette misère loin de leurs structures, vers les quartiers périphériques. Les gens qui gouvernent n’ont rien à refuser à ces riches professionnels du tourisme et des affaires. Ils s’emploient à agir dans le sens de leurs intérêts au détriment de ce qui est prioritaire pour la santé et le bien-être de la population pauvre.