La grève des fonctionnaires continue

27 novembre 2015

Tchad

Depuis plus de dix ans, les fonctionnaires perçoivent leurs salaires dès la fin du mois. Mais depuis plusieurs mois, les versements de salaires accusent de 7 à 15 jours de retard. Les fonctionnaires, en particulier les enseignants, en ont marre d’attendre.

La Confédération indépendante des syndicats du Tchad (CIST) qui a pris en compte leur attente, a lancé au début de ce mois une grève jusqu’à la satisfaction de leurs revendications, à savoir le versement régulier des salaires et le paiement des primes des examens et concours.

La CIST, qui a rencontré cette semaine le ministre des Finances et du Budget, lui a fait bien savoir que ces deux revendications ne sont pas négociables, et que tant que les fonctionnaires, à N’Djamena comme dans le reste du pays n’ont pas reçu la totalité de leurs salaires, il n’est pas question d’appeler à la reprise du travail.

Le ministre, de son côté a fait savoir que les retards sont dus à certaines banques qui ne font pas correctement leur travail. Quant au gouvernement il laisse entendre, à travers les médias d’État et à travers les déclarations de ses dirigeants que si l’argent manque dans la caisse de l’État, c’est à cause de la chute du prix de l’or noir sur le marché mondial ou que la collecte des impôts est mal répartie, en conséquence de quoi, la CIST doit demander à ses membres de patienter.

Ce n’est là que des prétextes mensongers. L’argent ne manque pas au Tchad mais il se trouve entre les mains des dirigeants du régime. Un individu comme le frère cadet du dictateur Idriss Deby placé par son grand frère à la tête de la douane détient des milliards de francs CFA dans son compte personnel. Mais le plus grand des voleurs est bien sûr Idriss Deby, et des membres de sa famille et de son clan.

Une partie des grosses sommes qu’ils détiennent frauduleusement pourrait satisfaire largement les revendications des fonctionnaires. Mais cela il ne faut pas compter sur Deby pour le faire.