La grève des enseignants continue
Mali
Depuis la rentrée d’octobre 2018, les enseignants des écoles publiques ont déjà observé quatre grèves et paralysé durant plusieurs semaines l’enseignement public. Ils viennent de lancer plusieurs autres préavis de grèves qui vont se succéder entre le 6 mars et fin avril.
Comme on peut le constater, le bras de fer qu’ils ont engagé depuis plusieurs mois contre le gouvernement pour faire aboutir leurs revendications est loin d’être terminé malgré les séances de négociations entre le ministre du Travail et les syndicats d’enseignants. Après les accords partiels de janvier-février dernier, ils ont accepté de reprendre le travail tout en avertissant que si le gouvernement ne cédait pas sur les points essentiels comme celui de la prime de logement et la revalorisation des salaires, ils allaient reprendre la grève. Le gouvernement a fait quelques vagues promesses mais très vite les enseignants ont compris que c’était juste une manœuvre pour mettre fin à la grève. Du coup, la colère n’a fait que monter d’un cran.
La crainte d’une année scolaire blanche ou tout au moins très perturbée provoque aussi de la colère chez les élèves et les parents. L’AEEM (Association des élèves et étudiants du Mali) a bloqué l’accès aux écoles publiques et privées durant 72 heures à la fin du mois de février. Les autorités n’ont pas tenu compte de cet avertissement et semblent miser sur le pourrissement.
Les enseignants grévistes ne demandent pas la lune ; leurs revendications sont légitimes, ils font un travail utile pour la société et veulent juste le droit de vivre décemment de leur travail. Ceux qui sont inutiles ce sont les parasites qui gouvernent ce pays et les galonnés qui vivent comme des pachas aux crochets de l’État.