Invasion de criquets : les moyens de combattre ce fléau sont entre les mains des capitalistes
Afrique
Des centaines de milliards de criquets pèlerins envahissent actuellement la corne de l’Afrique, regroupés en gigantesques essaims qui dévorent toute la végétation sur leur passage. Ces nuages de criquets mesurent environ 60 km de long sur 40 km de large. D’après les scientifiques, ces insectes sont capables de manger en un temps record l’équivalant de nourriture consommée par 80 millions de personnes.
Ces essaims qui dévastent les cultures ont déjà atteint le Kenya, l’Éthiopie, l’Érythrée, Djibouti, la Somalie, l’Ouganda, le Soudan et la Tanzanie. Ces derniers jours ils sont arrivés au Soudan du Sud. L’arrivée de ces criquets pourrait s’avérer catastro-phique pour ce pays où 60 % de la population est déjà menacée par la faim, en raison des effets combinés de la guerre, de la sécheresse et des inondations. Et puis à toutes ces calamités, il faut ajouter le pillage impérialiste qui n’épargne pas l’Afrique de l’est. D’énormes quantités de fruits, de légumes, de fleurs quittent chaque jour le Kenya, la Tanzanie etc. en direction des grands marchés de gros, situés aux quatre coins de l’Europe. Des richesses du sous-sol tel que le pétrole font le bonheur des actionnaires des compagnies exploitantes.
La FAO estime qu’il s’agit de la « pire situation » qu’a connue la corne de l’Afrique en un quart de siècle. Il y a eu six grandes invasions de criquets au 20 ème siècle dont la dernière s’est produite en 1987-1989. L’ONU estime à 70 millions de dollars la somme nécessaire pour lancer une campagne transfrontalière, ne serait-ce que pour parer au plus pressé. Combattre cette invasion de manière durable nécessiterait des moyens colossaux hors de portée des budgets des pays concernés pris séparément. Les caisses des États peuvent être vides, mais les comptes en banques des dirigeants sont souvent remplis car ce n’est un secret pour personne que ces gens corrompus détournent allègrement l’argent public.
La catastrophe est annoncée, la famine et la désolation sont en train de s’abattre dès maintenant. À l’échelle de l’humanité les moyens de combattre cette calamité existent. Dans ce monde, ce sont les capitalistes qui tiennent les cordons de la bourse. Ils ne les délieront que si les exploités qui produisent les richesses ainsi que les populations victimes du fléau s’unissent pour contraindre les capitalistes et les autorités à mettre les moyens nécessaires au service de la lutte contre l’invasion acridienne.