Il y a 50 ans Martin Luther King organisait la grande marche contre la ségrégation raciale

21 février 2014

Histoire

En août 1963, lorsque Martin Luther King prononçait ces mots «I have a dream» (je fais un rêve), celui de l’égalité entre Blancs et Noirs, les crimes racistes étaient très fréquents dans le sud des États Unis. La population noire était constamment victime des brutalités policières encouragées par les lois racistes en vigueur à cette époque dans le pays. Elle ne pouvait pas travailler, ni habiter, ni envoyer les enfants à l’école là où elle le voulait. Le pasteur Luther King et ses partisans prônaient la non- violence et la conciliation.

La lutte pour l’égalité des droits avait commencé sous des formes variées depuis 1955. Il a fallu donc une dizaine d’années de luttes aux Noirs américains et à ceux qui le soutenaient, pour imposer en 1964 une législation garantissant leurs droits civiques et mettre fin théoriquement à la ségrégation. Mais chaque été des émeutes éclataient dans les quartiers noirs des grandes villes et rappelaient les difficiles conditions d’existence imposées aux Noirs pauvres qui payaient aussi en tant que soldats, le tribut le plus lourd à la guerre du Vietnam, une guerre pour des intérêts qui n’étaient pas les leurs.

La persistance malgré les lois, du racisme et des inégalités, entraîna l’apparition de groupes se réclamant du « Pouvoir Noir ». Ces groupes dénonçaient les limites de la «non-violence» prônée par le pasteur Luther King qui leur recommandait: «Aimez vos ennemis, bénissez ceux qui vous maudissent… recherchez la réconciliation, la justice et non la victoire».

Des organisations nationalistes noires radicales comme les « Black Power » ou les « Black Panthers » allaient se développer exprimant leur détermination à en finir avec la soumission. Mais cette critique de la société américaine n’allait pas réussir à déboucher sur une remise en cause de la société capitaliste elle-même, véritable cause des inégalités sociales et de l’oppression que subissaient les Noirs en tant que couche la plus déshéritée de la classe ouvrière américaine.

Pour qu’il en soit autrement, il aurait fallu affirmer qu’il faut abattre le capitalisme et mobiliser les travailleurs y compris les ouvriers blancs dont certains à cette époque avaient eux aussi mille raisons de souhaiter la fin de ce système dans lequel leurs conditions de vie étaient bien plus proches de celles des travailleurs noirs que de leurs exploiteurs communs.