Ibrahim Boubacar Keita remercie Déby pour services rendus

21 février 2014

Tchad-mali

La plupart des dictateurs africains des pays anciennement colonisés par la France, lorsqu’ils accèdent au pouvoir, soit par un coup d’Etat soit par la voie électorale, choisissent d’habitude Paris pour leur premier déplacement à l’étranger afin de rendre visite à leur maître. Ibrahim Boubacar Keita (IBK), lui, a fait le contraire : il s’est rendu, non pas à Ndjaména mais jusqu’à Iriba dans le nord du Tchad pour rencontrer le dictateur Idriss Deby qui y passe ses vacances. A l’issue de leur rencontre, IBK a déclaré : « Je suis venu dire merci. Il est indiqué (…) que je vienne exprimer ma reconnaissance au peuple tchadien et à son président pour l’action conduite qui a permis aujourd’hui qu’on soit dans la stabilité ». Quant à son hôte Deby, il s’est dit touché par ce geste d’IBK.

Cette visite a fait couler beaucoup d’encre et a suscité des commentaires : « Il aurait froissé Hollande » ou au contraire : « Il a réservé la vraie visite pour Paris après son investiture car il n’est encore que président élu ».

IBK a sans doute reçu le feu vert de l’Elysée. Rappelons que c’est Hollande qui a imposé l’organisation de l’élection présidentielle au Mali alors que la situation dans le nord du pays ne s’y prêtait pas. Le MNLA occupait Kidal, et dans les villes comme Tombouctou, Gao, l’insécurité y régnait. C’est Hollande qui a imposé IBK à la tête de l’Etat malien, après un semblant de processus électoral.

IBK va donc jouer, dans la sous-région, le rôle de tant de dictateurs en Afrique, celui de chien de garde des intérêts des capitalistes, français en particulier, comme Areva, qui exploite les mines d’uranium au Niger, pays voisin du Mali