Hôpitaux publics : des mouroirs pour pauvres
CÔTE D’IVOIRE
La mort de deux nourrissons jumeaux dans des circonstances pour le moins douteuses à la maternité du CHU de Cocody a, une fois de plus, mis en évidence les défaillances criantes des hôpitaux publics de ce pays. Tout est parti d’une vidéo postée sur internet dans laquelle le père des nourrissons exprime son indignation devant ce drame. Cette vidéo est tout de suite devenue virale. Les autorités sanitaires se sont saisies de l’affaire non pas pour régler les problèmes des hôpitaux publics en général, mais pour accuser le personnel en brandissant des sanctions « exemplaires », histoire de masquer leurs propres responsabilités.
En réaction à cette accusation injuste, une responsable syndicale a expliqué que la salle d’accouchement du CHU de Treichville est fermée pour réhabilitation et que les travaux qui devaient durer environ quatre mois se sont éternisés ; cinq ans après ils ne sont toujours pas terminés. C’est un vrai scandale mais ce n’est pas tout car le CHU de Yopougon est aussi fermé pour réhabilitation. La PMI (Protection Maternelle et Infantile) de Yopougon qu’on a ouvert entre temps est aussi fermée. Il en est de même pour l’hôpital d’Abobo-sud pour cause de réfection. Tout le monde se dirige donc vers le CHU de Cocody où il n’y a que deux sages-femmes en service.… Dans ces conditions, comment éviter des drames ?
Ce n’est un secret pour personne que les hôpitaux publics de ce pays sont dans un piteux état. Il y manque de tout, du matériel de soins élémentaires aux lits d’hospitalisation. Le personnel est en sous-effectif et très souvent surmené et mal payé. Tout y est payant, seringues, gants, … jusqu’au simple coton ! Malgré cela, ces hôpitaux sont tout le temps saturé car il n’y en a pas assez pour accueillir les malades.
C’est l’État qui est responsable de cette situation et quand il y a des drames, les autorités sanitaires font porter le chapeau au personnel soignant. C’est malhonnête et révoltant !