France – hollande et valls déclarent la guerre aux travailleurs
Depuis qu’il est nommé Premier ministre et qu’il a constitué son gouvernement, Emanuel Valls a lancé son programme politique qui constitue une véritable déclaration de guerre aux travailleurs. Il veut prendre de la poche des travailleurs, des retraités et de la population laborieuse en général 50 milliards d’euros de plus pour les donner aux riches. Ce nouveau Premier ministre n’a pas de Sarkozy que le look, Il a aussi la même volonté de servir le plus fidèlement possible les intérêts du grand patronat en faisant supporter toujours plus de sacrifices aux classes laborieuses.
Ainsi il a prévu de faire une économie de 10 milliards sur l’assurance maladie. Des coupes sombres sont prévues sur l’assurance-chômage et sur les retraites complémentaires. De même, il y aura un gel des prestations sociales, c’est-à-dire les allocations de retraite, de famille et de logement. Il veut aussi prolonger le blocage des salaires des 5 millions de fonctionnaires de l’État et des collectivités locales.
Toutes ces mesures concernent surtout les classes populaires. C’est aux travailleurs qui sont déjà mal payés auxquels il va réduire les allocations sociales, le service de la santé. Ce sont à ces millions de petits salariés de l’Etat qui n’ont pas eu d’augmentation de salaire qu’on va demander de se serrer encore plus la ceinture, d’accepter de travailler plus par le non remplacement de ceux qui partent à la retraite. En résumé, il s’agit d’une détérioration de leurs conditions de vie et de travail. C’est une provocation de plus à l’encontre du monde du travail.
Le patronat peut être content car il y a à la tête du gouvernement un homme qui travaille directement pour lui avec autant de dévotion que Fillon, Juppé, Villepin et bien d’autres. Dans sa lancée, Gattaz, le président du Medef, a proposé un smic au rabais pour les jeunes, qu’on « simplifie le Code du travail », en facilitant par exemple les procédures de licenciement ou en autorisant le recours au CDD sans obligation d’embaucher au delà d’un certain nombre de mois, etc. Il sait que Hollande et Valls sont au service des capitalistes et sont prêts à s’incliner devant leurs intérêts.
Si Hollande et Valls se permettent de vouloir mener une telle politique c’est qu’ils savent qu’en face d’eux, il n’y a personne pour les contredire et surtout pour leur opposer une force conséquente. Du côté des parlementaires du PS, même si quelques uns ont osé protester, cela n’a été que du bout des lèvres. La grande majorité des élus de ce parti ont apporté le soutien à Valls. Quant à ceux qui, à gauche du PS, prétendent défendre les intérêts des classes populaires, qu’il s’agisse du PC ou du Parti de Gauche de Mélenchon, leurs critiques à l’égard du gouvernement de Valls sont hypocrites car ce sont eux qui avaient fait croire aux travailleurs qu’en votant pour Hollande à la dernière élection présidentielle, ils allaient mettre au pouvoir un homme qui prétendait apporter un « changement » par rapport à Sarkozy.
Du côté des directions des grandes centrales syndicales, leur politique ne vaut guerre mieux. Les travailleurs ne peuvent pas attendre d’elles une réaction salutaire pour faire face à la provocation et aux attaques du gouvernement de Valls. Une réaction ferme, massive et déterminée des travailleurs est pourtant nécessaire pour empêcher une aggravation de leurs conditions d’existence et pour faire reculer le patronat et le gouvernement à son service.
Dans cette riposte indispensable de la classe ouvrière, les travailleurs immigrés ont entièrement leur place car ils font partie intégrante de la classe ouvrière de ce pays et souffrent autant de la politique anti ouvrière des gouvernements successifs.
Certains travailleurs immigrés estiment à tort qu’en tant qu’immigrés on ne doit pas s’immiscer dans les luttes politiques et sociales de la France. Les travailleurs, quelle que soit leur origine géographique, qu’ils aient le droit de vote ou pas, ont les mêmes intérêts face à leurs exploiteurs communs. C’est en unissant leur force et en défendant la même cause qu’ils auront le plus de chance de se défendre et d’imposer leurs revendications, dans les usines, dans les chantiers mais aussi en dehors des lieux de travail.