Faire entendre les revendications des travailleurs
CÔTE D’IVOIRE
Après une campagne de 2 semaines, les élections municipales et régionales couplées se sont tenues le 19 octobre. À Abidjan, elles n’ont pas suscité d’engouement, malgré la rivalité PDCI-RHDP.
À Abobo, bastion du parti au pouvoir, où s’est présenté un ponte du RDR en la personne du ministre de la Défense, sur les 357.000 inscrits, officiellement moins de 88.000 ont voté, soit autour de 25% de taux de participation. Malgré tous les efforts et moyens déployés par le candidat du RHDP, le jour de l’élection les populations d’Abobo ont vaqué à leurs occupations habituelles. Ce fut pareil dans les autres communes du district d’Abidjan et à travers tout le pays.
Et pourtant des rixes ont éclaté dans certaines localités lors de ces élections. Officiellement, il aurait eu 5 morts et des zones de tension subsistent encore à Bassam et Port-Bouet pour ne citer que de ces localités-là.
Les élections quelles qu’elles soient, encore moins les municipales, ne sont point en mesure de changer le quotidien des populations. À la limite, elles suscitent de faux espoirs dus aux mensonges des candidats, mais qui sont vite déçus dès la prise de fonction du nouvel élu.
Pour les populations, il n’y a pas de changement dans la vie quotidienne. C’est le même personnel politique qui transhume d’une chapelle à l’autre. Hier PDCI, après FPI, RDR, UDPCI ou « Indépendant » selon les intérêts du moment. De plus, comme fond politique, presque tous distillent le poison de l’ethnisme et le régionalisme teinté de xénophobie ou de religion.
Il y a donc de quoi être dégouté par ces politiciens-là, qui sèment la division et la suspicion dans les villes et hameaux et dont les victimes se comptent toujours dans les quartiers pauvres.
L’alternative pour les classes laborieuses serait qu’elles se donnent un parti de classe qui mettrait ses intérêts spécifiques en avant. Ce parti révolutionnaire dont l’objectif serait d’organiser et de guider les travailleurs pour arracher le pouvoir à la bourgeoisie, pourrait utiliser les campagnes électorales pour faire entendre les aspirations et les revendications du monde du travail. Mais ce parti-là reste encore à construire.