Exploitation des travailleurs et sous-développement sont liés
Madagascar
Par un décret émis en 2019, le gouvernement malgache a fixé le salaire minimum mensuel d’un manœuvre (Catégorie M1) à 200 000 Ariary, soit 43,81 €. Deux ans plus tard, cette mesure n’est toujours pas appliquée, le salaire d’un manœuvre reste toujours bloqué à 168 019 Ariary (36,80 €). Pourtant les prix des produits de première nécessité se sont envolés ces deux dernières années. Le prix du riz qui était de 2000 Ariary le kilo est passé à 4000 Ariary (90 centimes d’euros) en février et celui de la bouteille d’huile a grimpé de 7000 à 9000 Ariary (1,97 €).
Il faut en plus préciser qu’il s’agit de salaires bruts calculés sur la base de 40 heures de travail hebdomadaire ou 173,33 heures par mois pour le secteur non agricole, et 200 heures de travail par mois pour le secteur agricole !
Avec de tels salaires de misère, pas étonnant que les ouvriers malgaches ne puissent pas répondre à leurs besoins vitaux. Pas étonnant non plus que leurs exploiteurs se retrouvent, sans travailler et en très peu de temps, à la tête d’immenses fortunes qu’ils placent en France, à La Réunion ou sur les places financières mauriciennes plutôt que de les utiliser à développer le pays.
Cet argent échappe à la société malgache, car le gouvernement malgache est complice des exploiteurs sévissant dans l’île. Le taux d’imposition des entreprises étant insignifiant, il est dans l’incapacité de lever lui-même les fonds qui lui permettraient de donner à tous les habitants un logement décent, de fournir à tous eau potable, électricité et de quoi manger tous les jours !
Cette situation ne pourra changer que le jour où les travailleurs malgaches arracheront le pouvoir politique et économique des mains de la bourgeoisie et feront tourner l’économie pour le bien de tous et pas d’une minorité de parasites.