En participant à la guerre au Sahel le dictateur Déby fait d’une pierre deux coups

11 février 2019

Tchad

Les corps des dix soldats tchadiens tués le 20 janvier dernier lors de l’attaque par des djihadistes du camp de la Minusma à Aguelhoc dans le nord du Mali, sont arrivés à Ndjaména. À cette occasion le dictateur Idriss Deby a versé des larmes de crocodiles sur les dépouilles ; il a reçu ensuite les familles des victimes et a fait semblant de compatir à leur douleur.

Ces jeunes partis au Mali soi-disant pour combattre les terroristes sont morts pour rien. C’est Deby qui les avait envoyés là-bas pour se débarrasser d’eux. À part quelques jeunes chômeurs ou désœuvrés qui fuient la misère en s’engageant dans l’armée, la plupart de ces soldats envoyés au Mali ou en Centrafrique étaient des « combattants » qui l’avaient aidé à prendre le pouvoir à Ndjaména en décembre 1990. Mais il n’a pas pu les intégrer tous dans l’armée nationale. Ces laissés-pour-compte commencèrent à semer des troubles dans le pays. À Ndjaména par exemple, en toute impunité, ils tiraient sur les gens pour arracher leur moto, volaient des voitures pour les revendre, rackettaient les vendeuses aux marchés, etc. Alors pour se débarrasser de certains, Déby les a envoyés au Mali ou en Centrafrique pour servir de chair à canons.

Mais le problème n’est pas réglé pour autant car force est de constater que ces rackets et braquages continuent même si, aujourd’hui, leur fréquence a diminué par rapport aux premières heures de la prise du pouvoir de Deby. Ce n’est un secret pour personne qu’un réseau de vol de voitures et motos est tissé au sein même de la garde présidentielle de Deby. Bien évidemment ces voleurs ne sont jamais inquiétés. Pour ceux-là il est difficile à Deby de s’en débarrasser car ce sont de hauts gradés de sa propre garde présidentielle qui sont à l’origine de ce réseau.