Effondrements d’immeubles, des crimes impunis
CÔTE D’IVOIRE
Un immeuble en construction de 5 étages s’est effondré le 12 mars dernier à Anono dans la commune de Cocody, il y a eu une dizaine de morts. Ce genre d’accident est devenu de plus en plus fréquent. Rien que l’année dernière, 11 immeubles se sont ainsi effondrés à Abidjan. Dans certains cas il y a eu des morts comme à Abobo baoulé en novembre 2020 où 3 personnes ont péri. À Angré Château il y a eu 7 morts, à Yamoussoukro (en juin 2018) 10 morts, etc.
Ces effondrements sont dus essentiellement au non respect des normes de construction. Le gouvernement le sait mais il n’a jamais pris de sanctions à la hauteur de ces crimes. Tout cela parce que les morts sont souvent des ouvriers chargés de faire les travaux ou bien des pauvres qui squattent les lieux. Il arrive que les promoteurs immobiliers soient eux-mêmes des gens haut-placés dans l’administration ou de mèche avec les autorités.
Après le drame d’Anono, le ministre de la Construction a eu le culot de dire que le gouvernement ne peut pas contrôler toutes les constructions. Il s’est empressé d’annoncer qu’il n’y a pas eu de mort mais au final, il y a eu plus d’une dizaine de morts et plus d’une vingtaine de blessés ! Ce ministre, tout comme ses compères, quand se produit ce genre de catastrophe, cherche à se dédouaner de toutes responsabilités. Pourtant, les agents des ministères sillonnent et badigeonnent les murs de croix rouges à longueur de journée, même dans les coins les plus reculés. Seulement, comme la corruption a gangrené toute l’administration, il n’est pas difficile d’imaginer que ces croix servent plus à intimider les propriétaires de payer des pots de vin qu’à les obliger à se mettre en règle par rapport aux normes en vigueur.
Si les promoteurs, les entrepreneurs ou les propriétaires d’immeubles sont coupables de ces drames, les autorités chargées de faire les contrôles en sont complices.