Éditorial

Drame du Plateau : le gouvernement est responsable

10 mars 2014

CÔTE D’IVOIRE

 

Dans la nuit du 31 décembre, l’irresponsabilité des autorités publiques a fait officiellement 63 morts et de nombreux blessés dont plusieurs gravement. N’ont-t-elles pas lancé des annonces à la télévision, des jours durant, pour inviter la population à se rendre nombreuse, au Plateau, pour venir regarder le feu d’artifice ? N’ont-elles pas dit que la sécurité serait assurée ? Alors pourquoi autant de morts et de blessés ? Parce que des criminels ont fait passer des centaines de milliers de personnes sur une rue mal éclairée, dont la chaussée était encombrée de véhicules, laissant uniquement aux foules nombreuses deux trottoirs dont l’un était piégé par des rondins de bois posés de travers, soi-disant pour barrer le trou béant d’un chantier en construction. Les organisateurs de cette manifestation ne savaient-ils pas que des gens pouvaient y trébucher et tomber? Manifestement, ils s’en fichaient, puisque cet endroit était réservé uniquement aux pauvres ! Pour accueillir les riches, le jardin de l’hôtel Ivoire avait spécialement été aménagé, sur l’autre rive de la lagune!

Et ce sont ces criminels-là qui osent dire aujourd’hui que ce sont les parents qui ont laissé leurs enfants sortir sans les accompagner ce soir-là qui sont responsables de leur mort !

Le lendemain, le Premier ministre annonçait à la presse, avec une solennité hypocrite, qu’une enquête était en cours ! En même temps, il donnait déjà sa propre conclusion en affirmant que son gouvernement n’était aucunement responsable de ce drame. Selon lui, toutes les mesures de sécurité avaient été prises ! Bien sûr, ce n’est tout de même pas lui et son ministre de l’Intérieur qui se feront hara-kiri pour quelques misérables morts !

Oui, dans ce pays quand on est pauvre, on ne compte pas pour ceux qui gouvernent et pour les capitalistes. Pour eux, nous sommes tout juste bons à être exploités et opprimés. Il faut que cela change, que les travailleurs fassent valoir leur droit à la vie, à la dignité et à des conditions d’existence décentes. Mais tout cela, les travailleurs ne pourront l’obtenir que par la lutte collective. Cela nécessite l’existence d’une organisation de combat car le gouvernement et les capitalistes dont il est le serviteur, ne l’accepteront jamais de bon cœur.