Éditorial

Aggravation de la misère d’un côté et accumulation de richesses de l’autre : deux faces révoltantes du système capitaliste

01 mai 2014

Les conséquences de la crise économique qui a éclaté aux Etats-Unis il y a quelques années, se font ressentir dans le monde entier. Des centaines de millions de familles qui vivaient déjà dans la misère ont vu leurs conditions d’existence s’aggraver. La malnutrition, les maladies causées par l’insalubrité, le manque d’eau potable, tuent de plus en plus dans les pays pauvres. La famine réapparait dans de nombreux endroits où elle avait cessé de tuer massivement. Les familles qui jusque là pouvaient tant bien que mal envoyer leurs enfants à l’école, ne le peuvent plus.

Mais la misère ne frappe pas que les pays pauvres. Elle sévit aussi dans les pays dits développés. En Europe, la Grèce, le Portugal et l’Espagne sont touchés de plein fouet par cette crise. Une partie de plus en plus grande des habitants de ces pays s’enfonce dans une misère criante qui semblait avoir disparu il y a quelques années ou qui était devenue marginale.

Cette misère gagne aussi du terrain au cœur même des puissances économiques comme la France ou l’Allemagne. Le nombre de chômeurs ne cesse d’augmenter suite à des entreprises qui ferment ou qui diminuent leurs personnels tout en maintenant ou en augmentant leur production. Les gouvernants font des cadeaux aux capitalistes tandis qu’ils diminuent le niveau de vie des travailleurs et des classes populaires. Dans une ville comme Paris, le nombre de sans domicile fixe est en augmentation. Les « Resto du Cœur » et les « soupes populaires » qui viennent en aide à ceux qui n’ont plus les moyens de se nourrir faute de revenu, battent des records d’affluence d’années en années.

Pendant qu’une partie de plus en plus importante de la population mondiale bascule dans la misère et dans la pauvreté, l’accumulation de richesses entre les mains d’une toute petite minorité de grands capitalistes s’accroit de manière révoltante. Selon les chiffres publiés par une ONG, 67 personnes les plus riches du monde possèdent autant que 3,5 milliards d’habitants les plus pauvres de la planète.

Selon un magazine qui publie le classement des hommes les plus riches de la planète, le continent africain, avec 23 milliardaires en dollars, vient d’inscrire quatre milliardaires de plus en 2013. L’homme le plus riche d’Afrique serait le Nigérian Ali Dangote. Il possède une fortune de 16,1 milliards de dollars, ce qui le placerait au rang de 43ème fortune mondiale. Il possède des usines de farine, de sucre, d’autres denrées alimentaires et de ciment. Quand on sait que dans son pays qui compte environ 177 millions d’habitants, plus de 100 millions de personnes vivent avec moins de deux dollars par jour, il y a de quoi être écœuré par ce genre de palmarès.

Cette aggravation de la misère d’un côté et cette concentration de fortunes de l’autre, sont les deux faces de la même médaille, celle du système capitaliste. C’est un système profondément barbare et inhumain, condamné à disparaître. Mais sa disparition ne pourra être que l’œuvre consciente du combat du prolétariat mondial.