Éditorial

Drame des migrants : barbarie du capitalisme

24 août 2015

ÉDITORIAL

Cela fait des mois que nous assistons à une situation dramatique pour les migrants qui essaient de traverser les frontières pour arriver en Europe. Sur des milliers qui tentent de traverser la Méditerranée dans des embarcations vétustes, il y en a des centaines qui meurent noyés faute de secours. Selon les organismes officiels, les chiffres sont éloquents. Ainsi depuis le début de l’année 2015, 103.000 sont arrivés en Europe, dont 54.000 en Italie, 48.000 en Grèce et le reste en Espagne et à Malte. En plus, on dénombre pour l’année 2015 environ 2.000 morts noyés en mer.

Le 27 juillet 2.200 migrants ont tenté de pénétrer dans le Tunnel sous la Manche pour se diriger vers l’Angleterre. Ils ont été bloqués d’une manière féroce par les forces de l’ordre : il y a eu dix morts. Par ailleurs dans la ville de Calais, il y a des milliers de migrants parqués dans des camps vétustes. Et quand ils essaient d’embarquer dans des camions pour passer le tunnel de la Manche, ils sont pourchassés par des policiers et cela entraîne des morts.

Après avoir risqué leur vie pour arriver en Europe, les migrants se retrouvent à errer parce qu’ils sont rejetés d’un pays à l’autre. C’est une situation révoltante et l’attitude du gouvernement français est parmi les plus répugnantes. Il ne laisse parvenir qu’une aide humanitaire dérisoire à des milliers de personnes contraintes de survivre comme elles peuvent dans les bois autour de Calais ou à la frontière italienne. En plus, le fait de bloquer les passages de frontières ne fait qu’aggraver la situation de ces migrants.

Tout cela, c’est le résultat de la politique de l’impérialisme qui perdure dans le monde. Depuis des décennies les capitalistes français s’emparent des richesses minières et agricoles de l’Afrique de l’Ouest et Centrale pour leurs propres intérêts sans se soucier des besoins de la population. Bien au contraire, par la politique de la monoculture des produits pour le marché international, les paysans s’appauvrissent et tous les ingrédients sont là pour inciter à l’immigration. Le chômage est chronique chez les jeunes. Ils en ont marre d’être à la charge de leurs proches alors que leurs parents attendent d’eux des soutiens matériels et financiers. Ils voient que ceux qui ont immigré en Europe améliorent le sort de leurs parents restés en Afrique par l’envoi d’argent, et construisent leur maison pour leur retour définitif au pays. Ainsi ceux qui croupissent sur place préfèrent prendre tous les risques en se lançant sur la route de l’Europe ou de l’Amérique.

Quant aux populations de Syrie, de l’Irak, de l’Erythrée, de Somalie ou du Soudan, elles subissent une situation de guerre, de crise politique, en plus de la misère qui les oblige aussi à émigrer. L’impérialisme a provoqué par sa politique des conflits armés. Les victimes sont les populations pauvres. Elles aussi n’ont pas d’autres solutions que de fuir la guerre et la misère. Cela produit non pas des milliers, mais des millions de réfugiés qui trouvent asile dans les pays voisins, des pays pauvres qui n’ont rien à leur offrir que des camps de toile. Ce sont les camps de réfugiés somaliens en Éthiopie, les camps de réfugiés érythréens au Soudan. Au Moyen Orient c’est au Liban et en Turquie que se retrouvent les camps de réfugiés. Certains d’entre eux tentent désespérément de rejoindre l’Europe par tous les moyens.

Les migrants qui sont parqués n’importe où dans le monde sont les victimes de cette société d’injustice. Le capitalisme est un système économique et politique violent, inhumain, qui domine le monde. Pour perpétuer son pouvoir il maintient les populations dans la misère et provoque même des crises politiques, des guerres. Les travailleurs ont tout intérêt à créer des organisations pour mettre fin à sa domination.