Des mineurs isolés étrangers (MIE) souffrent de l’incurie de l’État francais

25 septembre 2017

Immigration

On parle très peu de certains candidats à l’immigration. Est-ce parce qu’ils sont moins nombreux ou parce que mineurs en arrivant en France, une partie d’entre eux est prise en charge par des services sociaux ?

En tout cas, comme leurs grands frères ou grandes sœurs qui partent en aventure, pour fuir la faim, la misère, les dictatures ou les guerres qui déchirent certains pays du monde, notamment l’Afrique, de nombreux jeunes âgés pour la plupart de 12 à 16 ans, fuient leur milieu dans l’espoir de trouver une vie meilleure ailleurs. Ils partent seuls ou en tout petits groupes.

Rien qu’à Paris, des organismes sociaux tels que l’Aide sociale à l’enfance (ASE) ont dénombré l’an dernier plus de 1200 mineurs recensés mais la plupart se retrouvent dans la nature non seulement par manque de places (les centres d’accueil, insuffisants, sont saturés) mais aussi et surtout par la sélection très stricte des demandeurs.

À cause de leur statut de Mineurs isolés étrangers (MIE), sans attache familiale en France, les départements où ils débarquent sont obligés par la loi de leur venir en aide, de les assister.

Ainsi à Saint-Denis dans le département 93, un centre pour mineurs isolés a accueilli 457 jeunes en 2015. En 2016 il y a eu 766 nouveaux venus. Cette année le centre est saturé, et demande l’aide de l’État pour en loger d’autres.

À Paris le centre d’accueil des MIE est situé Avenue de Flandres dans le 19 ème. Il a accueilli 700 jeunes en 2016. Cette année, comme à Saint-Denis, le centre est aussi saturé, et des mineurs sont logés provisoirement dans des hôtels.

Mais la plupart des mineurs ne bénéficient pas de l’ASE parce que l’accès à ces centres ou hôtels se fait de façon très sélective. Le mineur qui frappe à la porte du Dispositif d’évaluation pour mineurs isolés étrangers (DEMIE) à Paris, doit prouver qu’il est mineur, raconter son parcours et dire pourquoi il a quitté son pays, etc. La plupart des mineurs recensés reçoivent une lettre de refus : « Vous n’apportez aucun élément tangible permettant d’étayer la minorité et l’isolement que vous alléguez ».

Beaucoup de mineurs dont la demande d’assistance a été rejetée, continuent de dormir dans la rue et vivre dans des conditions lamentables. À l’âge de 18 ans, ils rejoignent le lot des migrants adultes qui dorment sous le métro aérien de la porte de la Chapelle ou ailleurs en Île-de-France.

L’État a les moyens d’accueillir tous ces migrants, mineurs ou adultes, et de les loger décemment. Mais dans cette société capitaliste, le bien-être des pauvres n’est pas le principal souci des dirigeants français au service des bourgeois et des riches.