Crue du Bandama : l’incurie de l’État est patente
CÔTE D’IVOIRE
La région de la Marahoué est touchée par une inondation due à la crue du fleuve Bandama. Des quartiers des villes de Zuénoula et de Bouaflé, ainsi que des plantations ont été inondés. Officiellement, on dénombre plus de 6000 sinistrés.
Aujourd’hui, on ne sait pas au juste à quoi est due la montée des eaux du fleuve. Est-ce une forte pluviométrie ou des avaries dans la gestion des barrages de Kossou ou de Taabo ? Dans les différents communiqués, les autorités se contentent de parler de la crue du Bandama sans parler des causes. De telles inondations ne s’étaient pas produites dans la région depuis des décennies.
Le Bandama prend sa source dans la région de Korhogo et son embouchure se trouve à Grand-Lahou. C’est un fleuve interne à la Côte d’Ivoire, par conséquent contrôler ses fluctuations devrait être à la portée des autorités ivoiriennes, d’autant plus qu’il alimente deux barrages hydroélectriques (Kossou et Taabo) et que de larges zones agricoles se trouvent sur son bassin. Avec les plantations inondées, la région n’est pas à l’abri d’une crise alimentaire voire d’une famine dans les semaines et les mois à venir.
L’État s’est une fois de plus illustré par son irresponsabilité et son incompétence en matière de secours aux sinistrés. Depuis plus de deux semaines que dure l’inondation, les populations, chassées de leurs logements par les eaux, sont livrées à elles-mêmes. Ceux qui n’ont pas trouvé à se loger dans des familles sont toujours dans des abris de fortune. En guise de soutien, les représentants du gouvernement n’ont apporté jusque-là que 3 tonnes de riz et d’autres petites choses. C’est-à-dire pas plus de 0,5 kg de riz par personnes. C’est sans commentaire !