Crainte d’une révolte populaire et arrestations d’opposants

01 décembre 2021

SÉNÉGAL

À l’approche des élections municipales et départementales du 23 janvier 2022, le président sénégalais Macky Sall veut faire place nette pour que son parti remporte haut la main ces élections. Tous les prétextes sont bons pour bâillonner ceux qui veulent exprimer dans la rue leur mécontentement contre sa politique.

Le 10 novembre dernier, trois figures de l’opposition Barthélémy Dias, Ousmane Sonko et Malick Gakou, ont été arrêtés sans qu’aucune charge ne soit retenue à leur encontre. Cela a provoqué une série de manifestations dans la capitale : pneus enflammés, circulation bloquée, affrontements avec la police, etc. À la fin de la journée, le gouvernement a annoncé la libération des emprisonnés et les manifestants se sont dispersés.

Plus que les partis d’opposition, ce que craint avant tout le pouvoir c’est que la population sorte dans la rue pour crier sa colère contre la flambée des prix des denrées et des loyers, contre les bas salaires et plus généralement contre le chômage et la misère qui s’aggravent. Les émeutes qui ont secoué le pouvoir au mois de mars dernier sont encore présentes dans les mémoires et peuvent de nouveau ressurgir car les causes qui les ont provoquées n’ont pas disparu, bien au contraire.