Côte d’Ivoire – Contre le poison de l’ethnisme et de la xénophobie, opposons la conscience de classe des prolétaires !
Récemment un conflit interethnique a secoué la localité de Gboguhé dans la région de Daloa. À l’origine de l’affrontement, une histoire de dos-d’âne pour ralentir la circulation et prévenir d’éventuels accidents. L’une des parties a estimé que les dos-d’âne construits par l’autre partie sur la voie publique étaient trop hauts et qu’il fallait les réduire. Ça a suffi pour provoquer des affrontements entre communautés Dioulas et Bétés.
Ensuite, à Bogouiné, dans la région de Logoualé dans l’ouest montagneux, c’est un différend foncier qui a mis le feu aux poudres entre communautés Yacouba et Burkinabé. Il a fallu une intervention massive des forces de l’ordre pour calmer la situation. Toujours est-il que le bilan est d’un mort.
À l’approche de l’élection présidentielle, il faut s’attendre à une recrudescence de ce genre de conflits intercommunautaires. Ce n’est ni un hasard ni une fatalité. Depuis des décennies, les politiciens, dans leur course pour accéder à la mangeoire, ont pris l’habitude de dresser, en toute impunité, les populations les unes contre les autres pour se faire élire sur une base ethnique, religieuse, régionale ou autres.
Aujourd’hui dans les usines ou sur les chantiers, on continue encore à travailler côte à côte, on se parle et on se comprend entre travailleurs, Ivoirien ou pas, de telle ou telle ethnie ou de religion, et c’est tant mieux ! Mais si demain ces divisions se généralisaient dans nos lieux de travail et dans nos quartiers, c’est l’ensemble de la classe ouvrière qui serait affaiblie, incapable de défendre ses intérêts face aux capitalistes qui les exploitent à mort.
Ne nous trompons pas d’ennemis. Nos ennemis ne sont pas nos frères, les travailleurs et les pauvres d’une autre ethnie ou d’une autre nationalité. Ce sont les riches, les grands bourgeois, les patrons et le gouvernement qui est à leur service. C’est contre eux qu’il faut orienter notre colère et notre énergie. Et en le faisant au nom de nos revendications, au nom de notre droit à un salaire correct, à des logements décents, à une vie digne, nous nous retrouverons tout naturellement côte à côte dans le combat, avec tous ceux qui vivent la même vie que nous.