Coronavirus : des théories complotistes à celles qui parlent de fin de monde, il n’y a rien de nouveau !
International
Depuis que la maladie du Coronavirus (ou Covid-19) sévit, les réseaux sociaux ainsi que les rumeurs véhiculent toutes sortes d’informations plus ou moins fantaisistes. Pour certains, ce virus aurait été créé pour exterminer la population de la Chine dans la rivalité économique qui l’oppose aux États-Unis. Pour d’autres, il a été créé pour rendre les habitants de Hong-Kong dociles et obéissants à Pékin. D’autres encore prétendent qu’il s’agit d’un complot visant à contaminer à grande échelle les populations africaines. On parle d’hélicoptères qui viennent déverser le virus en Afrique ou de soi-disant vaccins qui, au lieu de protéger contre la maladie, contamineraient plutôt les populations.
À côté de ces théories complotistes, il y a les religieux de tout poil qui, eux, brandissent la colère divine. À la faveur de l’épidémie, des messages circulent comme quoi ce serait une punition de Dieu contre tout ce qui se passe sur cette terre. Des chaînes de prières sont préconisées dans le monde, des processions ont même été organisées à Rome. Rappelons que le nombre de décès en Italie, là où réside le pape, a déjà atteint le nombre de 5000 à ce jour du 22 mars et qu’il est en constante progression. Si on devait compter sur les incantations et les prières pour arriver au bout de cette épidémie ou en serait-t-on ?
Les religieux ont toujours utilisé les épidémies ou pandémies de toutes sortes pour effrayer les populations. Au 14ème siècle, une épidémie de peste décimait le tiers de la population de l’Europe. Entre 1918 et 1919, « la grippe espagnole » a fait entre 50 et 100 millions de morts dans un contexte de guerre mondiale qui avait déjà fait des millions de morts. Au Liberia, en Sierra Leone et Guinée, l’épidémie d’Ébola a fait plus de 11 000 morts. Et chaque fois, on nous annonçait la fin du monde, etc.
Toutes ces théories ne sont ni les premières ni les dernières lorsque surviennent de grandes catastrophes. Mais les faits sont là pour démontrer que ces épidémies ont tué parce que lors des siècles passés, l’humanité n’avait pas les connaissances scientifiques pour y faire face. Mais depuis un certain temps, l’humanité sait comment combattre les virus. Même s’il n’y a pas de médicaments immédiatement disponibles, il y a toutes les mesures à prendre pour éviter une catastrophe. Ce qui fait défaut, ce n’est pas la capacité de la science à faire face à la difficulté mais l’organisation économique et politique dans une société dominée par le système capitaliste.
Dans un contexte de crise capitaliste, les systèmes de santé, y compris dans les pays riches, sont victimes de restrictions budgétaires alors que les États ne cessent d’injecter des milliards et des milliards dans les caisses des actionnaires des grandes entreprises capitalistes. Comment s’étonner alors que les hôpitaux publics soient complètement débordés lorsque survient une épidémie.
Dans les pays pauvres, la situation sanitaire est encore plus catastrophique car même en temps ordinaire les hôpitaux publics sont incapables de soigner la population qui n’a pas les moyens d’accéder aux cliniques privées autres que les « cliniques-boutiques » qui fleurissent dans les quartiers pauvres.
La Chine a construit un hôpital en quelques jours pour la prise en charge des malades, et aujourd’hui, bien qu’il soit le pays le plus peuplé du monde, il a réussi à juguler cette épidémie ; les villes ont été désinfectées. C’est pour dire que les moyens de lutte existent pour peu que les investissements soient faits et que l’État y mette les moyens adéquats.
Si dans un pays comme l’Italie (dont la population est 22 fois moins nombreuse que celle de la Chine) il y a déjà autant de morts alors qu’on n’est qu’au début de l’épidémie, Il ne faut pas être sorcier pour deviner qu’en Afrique, ce sera franchement une hécatombe si une telle épidémie se développe. Le système de santé public y est infiniment dérisoire par rapport à ce qui serait nécessaire. Il n’y a pas besoin d’invoquer une punition divine pour comprendre qu’il s’agit d’une catastrophe qu’on peut prévoir et éviter.
Les idées obscurantistes ont toujours prospéré là où l’ignorance et la peur existent. La bourgeoisie mondiale et ses valets qui dirigent nos pays entretiennent cette ignorance et les préjugés obscurantistes qui en découlent pour que les exploités ne prennent pas conscience que c’est le système capitaliste qui est la vraie cause de la misère et qui empêche l’humanité d’accéder au progrès et au bien-être collectif.