Contre l’intervention militaire de l’impérialisme au Mali

04 mars 2014

Un extrait de notre bulletin, Taballé, du 15 janvier 2013

 

Mali

 

A la demande pressante des autorités maliennes qui criaient au secours, l’impérialisme français a envoyé le 10 janvier dernier, son armée pour « stopper » l’avancée des groupes de combattants islamiques qui venaient de prendre une autre ville, Konna. Des avions de guerre, pour ne pas être touchés par des tirs des rebelles qui avaient abattu récemment un hélicoptère, ont lâché, de très haute altitude, et de nuit, une multitude de bombes sur les villes du nord du Mali tenues par des rebelles, soi-disant pour les déloger. Or dans les villes il n’y a pas que des rebelles, il y a aussi des personnes civiles. Combien d’entre elles ont été touchées ? Les auteurs de ces bombardements doivent répondre à cette question.

La plupart des travailleurs maliens, ici dans l’immigration, approuvent cette intervention mais ils se trompent. Car s’il y a de quoi s’indigner et se révolter devant la barbarie et la sauvagerie des fanatiques de l’islamisme pur et dur qui tiennent les villes du Nord sous la terreur, qui n’hésitent pas à couper des mains, à lapider, à fouetter les gens au nom de la charia, on ne peut pas pour autant faire confiance à l’armée de l’impérialisme français pour mettre fin à cette barbarie. L’intervention qu’elle mène en Afghanistan aux côtés des autres puissances occidentales, depuis plusieurs années le démontre. Les dirigeants impérialistes avaient justifié leur guerre en prétendant qu’ils voulaient mettre fin à la sauvagerie moyenâgeuse des Talibans. Ils ont déversé des bombes et tué des dizaines de milliers de civils innocents. Ils ont détruit le peu d’infrastructures qui existait au pays. Mais les Talibans n’ont pas disparu. Bien au contraire, ils sont revenus en force et continuent d’exercer leur terreur sur l’ensemble de la société afghane, y compris avec la complicité des dirigeants impérialistes.

Voila pourquoi ceux qui croient aux discours démagogiques de François Hollande se trompent. Ce que l’impérialisme français cherche à affirmer à travers ce déploiement de force au Mali, c’est avant tout sa suprématie dans sa zone d’influence. Ce qu’il défend avant tout ce n’est ni la « liberté », ni la « démocratie », ni « les droits de l’homme » comme on l’entend souvent de la bouche de ses dirigeants mais l’ordre impérialiste pour garantir les intérêts de sa propre bourgeoisie dont de nombreuses grandes compagnies sont présentes en Afrique.