Amnesty dénonce la répression qu’exerce Déby sur les populations

25 septembre 2017

Tchad

Au Tchad le dictateur Deby, de plus en plus impopulaire à cause de sa politique répressive, notamment contre les dirigeants de l’opposition, les leaders syndicaux, les présidents des associations, les journalistes, continue de sévir pour se maintenir au pouvoir.

Dans un rapport intitulé «  Répression et récession » au Tchad publié le 14 septembre dernier à Ndjaména, Amnesty International, dénonce l’arrestation et la détention des membres de la société civile, l’interdiction croissante des manifestations et les restrictions de la liberté d’expression. Elle dénombre 65 associations interdites de manifester, en deux ans, et plus de 10 sites internet bloqués en 2016.

C’est la tristement célèbre ANS (Agence nationale de sûreté) créée et supervisée par Deby qui se charge des basses besognes. Elle arrête et détient illégalement opposants, dirigeants ou militants syndicaux, ou toutes personnes hostiles au régime, dans des endroits secrets pour des interrogatoires musclés au cours desquels l’on peut y laisser sa vie.

Arrêté en avril dernier, en même temps que le Secrétaire général de l’UST (Union des syndicats du Tchad), un membre du mouvement citoyen « Iyna » (Nous sommes fatigués) qui a échappé à la mort, témoigne à l’AFP : « J’étais les pieds enchaînés, les mains menottées, et pendant l’interrogatoire, on me mettait un sac avec des piments sur la tête. Je ne pouvais pas respirer pendant trois ou quatre minutes. J’agonisais ».

La dernière arrestation d’un politicien qui a fait couler beaucoup d’encre -et ça continue d’en couler- est celle de Laoukein Médard Bardé, ancien maire de Moundou, deuxième ville du Tchad après Ndjaména. Accusé de « détournement de fond publics » et de « malversations financières » en juin 2017, il a été arrêté et jeté en prison à Moundou le 13 juillet. C’était un prétexte. En réalité, par sa popularité dans le Logone occidental (sud du Tchad), surtout auprès des populations pauvres, il faisait de l’ombre au dictateur Deby.

En effet, lors de l’élection à la mairie de Moundou en 2012, Laoukein Bardé, candidat de la Convention tchadienne pour le développement (CTPD) a battu à plate couture le candidat officiel du MPS (Mouvement patriotique du salut) de Deby : premier affront. En 2016, lors de l’élection présidentielle, il s’est porté candidat. Arrivé troisième, il a refusé le poste de Premier ministre que lui avait proposé Deby, préférant rester dans son fief de Moundou : second affront cette fois mal digéré par le dictateur. Au final à la suite d’un coup monté contre lui, Médard a été emprisonné. qui monté un coup pour le faire jeter en prison.

Certes, Laoukein Médard n’est pas à plaindre. En tant qu’ancien ministre de l’Agriculture et du Tourisme dans le gouvernement de Deby puis maire de Moundou pendant 5 ans (de 2012 à 2017) il a certainement profité de ces deux postes pour s’enrichir à l’image de tous ces vautours du régime, à commencer par Deby lui-même et son clan qui détournent l’argent public pour leurs intérêts personnels.

Mais comme bon nombre d’opposants, Médard a cependant été victime du régime dictatorial mis en place par Idriss Deby.

Malgré la répression qui s’abat de plus en plus durement, les populations déshéritées, les travailleurs et autres franges pauvres de la société ne baissent pas les bras. Parce qu’ils ne peuvent que se révolter contre cette vie chère où les prix des produits de premières nécessités augmentent tous les jours, le manque de travail, le manque d’eau potable dans les quartiers populaires, etc.

Viendra un jour où la colère des masses pauvres sera assez profonde pour faire voler en éclats cette dictature qui les opprime depuis plusieurs années.