Aggravation de la condition ouvrière
Madagascar
À Tolagnaro (Fort-Dauphin), les manifestations de la population pauvre contre la société minière QMM qui exploite l’ilménite, ont repris. Cette société avait passé des arrangements avec les autorités pour virer les paysans de leurs terres. Les villages des pêcheurs ainsi que les cours d’eau, ont subi de nombreuses dégradations à cause de l’activité de la mine. Des indemnités dérisoires accordées il y a quelques années, ont fondu comme neige au soleil, au même rythme que la baisse de l’Ariary, monnaie nationale. Les patrons de la mine et les dirigeants politiques font semblant de se chamailler de temps en temps, mais en réalité ils marchent main dans la main, comme partout ailleurs dans le monde.
À Antananarivo la capitale, la période de décembre et janvier a été catastrophique, surtout pour les travailleurs du textile. Des rassemblements de salariés jetés à la rue comme des malpropres, ont subi la férocité des forces de l’ordre. Cela s’est produit dans les jours qui ont précédé les fêtes de fin d’année et cela continue. Les conditions de travail se sont consi-dérablement dégradées et les salaires qui étaient déjà très bas, ont dégringolé brutalement sous prétexte de compétitivité, de modernisation, etc.
Le pouvoir d’achat des salariés, qui était déjà très faible, représente aujourd’hui, encore moins qu’auparavant. Tous les secteurs sont fortement touchés par l’exploitation et par la crise du système capitaliste. Du coup, de plus en plus de personnes meurent de faim, de froid, de chaud. Il y a des inondations en certains endroits et en même temps la sécheresse sévit quelques kilomètres plus loin.
Les infrastructures utiles à la population sont délaissées par manque de crédit pour les réaliser puisque le peu d’argent que l’État possède, est consacré à attirer les patrons, à les bichonner, pour que ceux d’entre eux qui soient tentés de partir vers d’autres cieux, ne partent pas.
La colère des travailleurs, pour le moment intériorisée en maints endroits, peut s’exprimer et trouver le chemin de la conscience de classe et de l’organisation. Cela constituerait un espoir pour tous.