Éditorial

Accroissement de fortune pour une minorité et misère grandissante pour la majorité. Il faut mettre fin au capitalisme !

10 octobre 2018

ÉDITORIAL

 

Être ouvrier à Dakar, Bamako, Abidjan ou ailleurs dans les grandes villes d’Afrique et avoir une famille à nourrir, c’est être condamné à vivre dans la misère car les salaires sont dérisoires par rapport à la cherté de la vie. Trouver du travail est déjà une épreuve insurmontable pour de nombreux jeunes sortis de l’école ou ayant abandonné les études pour subvenir aux besoins de la famille. C’est cette vie de misère et cette situation où ils ne voient aucune perspective pour s’en sortir, qui poussent toujours plus de jeunes de nos pays à risquer leur vie en tentant de rejoindre l’Europe sur des embarcations de fortune. Les dirigeants au pouvoir tentent de les en dissuader vainement par des discours moralisateurs mais ce que veulent les chômeurs, ce ne sont pas des discours ni des promesses mais du travail et un salaire décent.

Si pour la grande majorité de la population, avoir le strict minimum pour vivre est problématique, il n’en va pas de même pour la petite minorité de privilégiés qui vit dans l’opulence. Les résidences de luxe se multiplient dans les beaux quartiers aérés et boisés des capitales africaines pendant que dans les quartiers populaires les immondices côtoient les habitations et où, à la première grosse pluie, les habitants se retrouvent les pieds dans l’eau.

Pendant que dans les quartiers pauvres les principales préoccupations quotidiennes sont de savoir comment va-t-on nourrir sa famille, soigner et scolariser ses enfants, dans les villas cossues des quartiers riches on parle « bizness » et on compte les milliards de Cfa amassés sur le dos des travailleurs et des petits paysans. C’est ainsi qu’on apprend par la presse locale dakaroise que la compétition est rude entre les hommes d’affaires locaux pour déterminer qui a amassé le plus d’argent cette année. Un tel a « gagné » tant de millions de dollars, tel autre en a fait moins mais que sa fortune accumulée est supérieure à celle de tel autre, etc. Ce qui n’est jamais dit, c’est que ces fortunes ne tombent pas du ciel ni de la sueur de ces milliardaires en Cfa mais de l’exploitation des travailleurs, quand elles ne proviennent pas directement du pillage des caisses de l’État. La misère, elle non plus n’est pas une fatalité mais le résultat logique d’une société dominée par le système capitaliste où les profits d’une minorité riche et exploiteuse priment sur les intérêts de la majorité.

Il est possible de mettre fin à ce système inique si les travailleurs prennent conscience de la force qu’ils représentent et du rôle qu’ils peuvent jouer pour construire un autre monde débarrassé de toutes formes d’exploitation de l’homme par l’homme. Tant que les travailleurs ne mettront pas fin au capitalisme, la misère ne fera que s’aggraver et accroitre le nombre de ses victimes.